RDC : le gouvernement congolais réagit après la décision des USA d’inclure le cobalt congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants

une mine de cobalt au Katanga ph. tiers

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) exprime sa profonde préoccupation suite à l’inclusion du cobalt congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé, établie par les États-Unis. Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 2 octobre 2024, le gouvernement a pris acte de la décision du département du Travail américain, qui a ajouté le cobalt congolais à sa liste 2024.

Le ministère de la Communication et des Médias a souligné que cette décision ne tient pas compte des efforts significatifs et des avancées réalisées par l’État dans la régulation de l’exploitation minière artisanale et industrielle. Selon le gouvernement, cette décision remet en question l’efficacité des dispositifs internationaux de contrôle et de diligence raisonnable auxquels les industriels sont soumis, en collaboration avec des structures internationales indépendantes travaillant avec des multinationales occidentales.

« Cette décision ignore délibérément les réalités locales et porte atteinte à la réputation internationale du secteur minier congolais », déclare le communiqué.

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Concernant le travail des enfants et le travail forcé dans l’exploitation minière artisanale informelle, l’Entreprise Générale du Cobalt, créée en 2019, s’engage à promouvoir une exploitation artisanale éthique, responsable et transparente, conformément aux lois congolaises et aux normes internationales.

Le gouvernement rappelle que les entreprises minières, tant locales qu’internationales, respectent les lois nationales et les accords internationaux. Elles suivent également les lignes directrices de l’OCDE et d’autres normes reconnues pour garantir des chaînes d’approvisionnement exemptes de travail forcé et de travail des enfants.

Pour renforcer la régulation du secteur, plusieurs réformes ont été mises en œuvre, notamment la création de l’Inspection Générale des Mines et l’opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS).

 Le gouvernement a également adhéré à des initiatives internationales telles que l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).

Par cette déclaration, le gouvernement appelle les partenaires internationaux, y compris les États-Unis, à reconnaître ces avancées et à renforcer leur soutien technique et financier pour améliorer la traçabilité du cobalt, afin d’assurer un approvisionnement éthique conforme aux normes internationales.

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Il invite également le Cobalt Institute, les entreprises de la chaîne de valeur du cobalt et les ONG congolaises à collaborer plus étroitement.

« En tant que producteur majeur de cobalt, représentant environ 73 % de la production mondiale, la République Démocratique du Congo est déterminée à jouer un rôle clé dans la transition énergétique », conclut le communiqué.

Le gouvernement reste ouvert à toute initiative constructive visant à améliorer les conditions de travail et à renforcer la protection des droits humains dans le secteur minier, dans le but de contribuer à un développement inclusif et durable du pays.

Séraphin Mapenzi

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