Justicia asbl, une organisation engagée dans la promotion et la protection des droits humains, a exprimé sa satisfaction suite aux récentes mesures prises par le Ministre provincial des Mines du Haut-Katanga lors de sa visite dans le territoire de Kambove.
Le ministre a ordonné l’arrêt de l’exploitation minière industrielle sur le site artisanal de Mont Xavier, où des opérations illégales menées par des ressortissants chinois et libanais avaient été signalées.
Cette décision fait suite à la découverte de militaires non autorisés sur des sites miniers réputés, ainsi qu’au transport de minerais riches en cuivre et cobalt par des camions, soulevant des interrogations sur la complicité des autorités en place.
« Ce niveau de prédation soulève de nombreuses questions : qui autorise la circulation de ces camions ? Les services compétents sont-ils impliqués dans cette exploitation illégale ? Quelles seraient les conséquences sur les droits humains et l’économie locale ? » s’interroge Me Timothée Mbuya, président de Justicia asbl.
L’organisation dénonce la mafia qui gangrène le secteur minier, affirmant que cette exploitation clandestine nuit non seulement à l’industrie minière de la République Démocratique du Congo, mais également aux engagements internationaux du pays en matière de droits humains et de sécurité.
Des mesures courageuses à soutenir
Bien que les actions du ministre soient perçues comme courageuses, Justicia asbl appelle à un soutien renforcé pour promouvoir une chaîne de valeurs responsable dans la région.
« Ces mesures méritent d’être soutenues pour assainir le secteur minier et garantir le respect des droits humains », souligne M. Mbuya.
L’organisation appelle également les autorités à agir fermement contre les coopératives illégales qui continuent de profiter de la situation, en demandant leur fermeture et la mise en justice de leurs animateurs.
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Appels à l’action
Justicia asbl adresse plusieurs recommandations aux acteurs concernés :
Au Ministre provincial des Mines : de résister aux pressions des opérateurs miniers illégaux et engager des poursuites judiciaires contre les personnes arrêtées.
Aux membres du Conseil de sécurité provincial : de mettre en place une commission d’enquête, dans laquelle les acteurs de la société civile seront présents pour identifier et détecter tous les illégaux sur les sites miniers des industriels et des coopératives.
Au Directeur provincial de la Direction Générale des Migrations : d’organiser le rapatriement des étrangers en situation irrégulière et sanctionner les agents complices.
Au Parquet Général de Grande Instance : d’ouvrir une enquête sur les personnes impliquées dans l’exploitation illégale des minerais et poursuivre ceux qui enfreignent la loi.