Dans la province du Kasaï, de nouveaux cas d’Ebola ont été détectés ces derniers jours. Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec plusieurs organisations internationales, a renforcé ses actions pour contenir la propagation du virus.
Des kits de riposte ont été distribués dans la zone de santé de Bulape, actuellement la plus touchée. Dans une correspondance consultée par La Prunelle RDC ce vendredi 19 septembre 2025, l’OMS indique avoir déployé quarante-huit experts nationaux et internationaux, dont 31 spécifiquement envoyés à Bulape pour appuyer les équipes médicales locales.
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Le rapport de l’OMS souligne la gravité de la situation, rappelant que le virus continue de sévir en RDC depuis plusieurs années. Entre le 10 et le 11 septembre, plus de 300 personnes ont été directement exposées au virus lors de visites à domicile dans la zone de Bulape et ses environs.
Depuis le 14 septembre 2025, des recherches actives sont menées pour identifier les contacts des cas confirmés. Sur 87 cas suspects, 35 se sont révélés positifs à la maladie à virus Ebola.
Selon l’OMS, la flambée actuelle représente une menace majeure pour la santé publique.
« L’épidémie semble provenir d’un nouvel événement de transmission zoonotique et a déjà entraîné une transmission interhumaine soutenue, y compris des infections et des décès parmi le personnel de santé, ce qui accroît considérablement le risque de propagation », indique l’organisation dans son rapport.
Pour renforcer la réponse, plus de 14 tonnes de fournitures et d’équipements médicaux ont été acheminées de Tshikapa vers Bulape. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et la MONUSCO assurent le transport aérien de ces matériels.
« En outre, 600 kilogrammes de médicaments, vaccins et équipements de protection individuelle sont en route depuis Kananga. Un envoi supplémentaire de deux tonnes d’EPI, de chlore et d’autres fournitures est programmé », précise l’OMS.
À ce jour, 14 patients ont reçu un traitement par anticorps monoclonaux (mAb114), et un stock suffisant pour traiter entre 20 et 25 patients est déjà disponible à Bulape. L’OMS rassure également que des soins de soutien et une prise en charge nutritionnelle sont assurés, bien que les défis sur le terrain restent nombreux.
Pour rappel, la maladie à virus Ebola a été identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo en 1976, dans le village de Yambuku, près de la rivière Ebola, d’où elle tire son nom. La première épidémie avait enregistré un taux de mortalité atteignant 90 %. Le virus est transmis à l’homme par les chauves-souris frugivores, qui en sont les réservoirs naturels sans développer la maladie, avant de contaminer d’autres animaux et les humains.