RDC : Plus de 58.000 cas suspects de choléra enregistrés en neuf mois

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Des enfants malades de Choléra à Minova . Photo : Tiers

En République démocratique du Congo, l’épidémie de choléra atteint un niveau alarmant. Entre janvier et mi-octobre 2025, plus de 58.000 cas suspects et plus de 1.700 décès ont été enregistrés à travers le pays, selon Médecins Sans Frontières (MSF), citant le ministère de la Santé.

Le taux de létalité dépasse 3%, un chiffre qui illustre la gravité de la situation. MSF alerte sur une propagation continue du choléra vers de nouvelles zones, y compris des provinces jusque-là non endémiques.

« La situation ne cesse de s’aggraver », prévient l’organisation humanitaire, qui dénonce un cocktail explosif de conflits armés, déplacements massifs, inondations et manque d’accès à l’eau potable.

« La rapide propagation de l’épidémie à travers le pays cette année nous préoccupe particulièrement, surtout à l’approche de la saison des pluies. Nous redoutons de nouvelles flambées si des mesures urgentes ne sont pas prises », alerte le Dr Jean-Gilbert Ndong, coordonnateur médical de MSF en RDC.

MSF qualifie cette flambée de l’une des plus graves de ces dix dernières années, révélant la fragilité du système de santé congolais. Depuis janvier, l’organisation a intensifié ses interventions d’urgence dans plusieurs provinces, notamment le Nord et le Sud-Kivu, le Maniema, le Sankuru, la Tshopo, l’Équateur, Kinshasa, le Mai-Ndombe, le Haut-Katanga et le Tanganyika.

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En collaboration avec le ministère de la Santé, plus de 35.800 patients ont été soignés et 22.000 personnes vaccinées.

Mais malgré ces efforts, MSF reconnaît que « l’ampleur de la crise dépasse les capacités actuelles de riposte ».

La lutte contre le choléra fait face à de nombreux obstacles : financements insuffisantsmanque de coordination humanitairepénurie de vaccins et de matériel médical, ainsi qu’un système de surveillance déficient.

« Partout où nos équipes interviennent, le constat est alarmant : les structures existantes ne sont pas adaptées, les intrants médicaux manquent et la distribution des vaccins reste limitée », déplore Ton Berg, cheffe des programmes de MSF au Sud-Kivu.

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Elle appelle le gouvernement congolais et les partenaires internationaux à une mobilisation urgente pour renforcer les moyens financiers, logistiques et médicaux, notamment dans les zones enclavées.

MSF plaide pour que le choléra soit désormais traité comme une menace majeure pour la santé publique en RDC. L’organisation recommande :

  • d’améliorer la surveillance épidémiologique et la détection précoce des cas ;
  • de garantir la disponibilité des vaccins et des traitements essentiels ;
  • d’investir durablement dans l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Sans une action rapide et concertée, le choléra pourrait continuer de se propager et menacer encore davantage de vies dans les mois à venir.

Trésor Wilondja

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