Le Coordonnateur du Comité de Crise de la Société Civile pour la sécurité et la paix, Me Patient Bashombe, salue l’accord stratégique conclu entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis d’Amérique, qu’il considère comme une rupture historique et un outil de restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles.
Dans un message adressé à la Nation le mardi 6 mai 2025, Me Bashombe a exprimé son soutien à ce partenariat, en le qualifiant de « levier de paix, de sécurité et d’épanouissement pour la RDC et la Région ». Cet accord, qui conjugue les dimensions minière et sécuritaire, marque, selon lui, un tournant dans l’histoire tumultueuse de l’exploitation des ressources congolaises.
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Un accord de souveraineté, pas de soumission
Face aux critiques selon lesquelles cet accord braderait la souveraineté congolaise, Me Bashombe dénonce une manipulation d’esprits faibles.
« Cet accord ne soumet pas la RDC, il restaure sa souveraineté sur ses ressources, sa sécurité et son avenir », a-t-il affirmé. Il appelle la population à sortir des débats de salons et à comprendre les enjeux réels de cet engagement stratégique.
Pourquoi cet accord est-il jugé historique et nécessaire ?
Le Comité de Crise estime que l’accord RDC-USA est porteur de cinq avancées majeures :
- Une articulation entre sécurité et économie : les ressources congolaises ne doivent plus financer la guerre, mais bâtir la paix.
- La coupure de l’oxygène des groupes armés : par la sécurisation et la traçabilité des chaînes d’approvisionnement, de l’extraction à l’exportation.
- La reconstruction d’une armée forte : équipée, professionnelle, capable de rétablir l’autorité de l’État dans les zones sous occupation.
- La transparence minière : par la gouvernance, la certification, et l’alignement sur les standards internationaux.
- L’industrialisation nationale : pour transformer localement les minerais, créer des emplois et renforcer les capacités économiques du pays.
Selon Bashombe, la paix est la priorité absolue pour les populations de l’Est du pays.
« Les habitants de Mugunga, Rutshuru, Bunagana ou Sake ne demandent qu’une chose : que cessent les violences et que l’État congolais redevienne une réalité. »
Un espoir pour toute la région des Grands Lacs ?
L’accord s’inscrit dans une approche géopolitique intégrée combinant les processus de Doha, Nairobi et Luanda, en vue d’un règlement global du conflit entre la RDC et le Rwanda.
Pour Me Bashombe, l’émergence de la RDC est inévitable et profitera à toute la région. Mais elle ne se réalisera qu’à travers une paix durable, fondée sur la justice et la souveraineté.
Recommandations à l’endroit du gouvernement
Le Comité de Crise de la Société Civile formule plusieurs recommandations :
- Accélérer l’assistance humanitaire dans les zones en conflit à l’Est.
- Lancer une campagne nationale de sensibilisation pour expliquer l’accord et lutter contre la désinformation.
- Élaborer un Plan Minier national mobilisant les expertises congolaises pour le développement des infrastructures.
- Développer une industrie minière nationale, capable de valoriser localement les ressources et de générer des emplois.
- Sanctionner les responsables de l’exploitation illégale des ressources, y compris ceux bénéficiant de complicités internes.
Un engagement pour l’avenir
« Il est temps que le peuple congolais reprenne le contrôle de son destin », conclut Patient Bashombe.
Le Comité de Crise s’engage à accompagner les communautés dans l’appropriation des bénéfices de cet accord, qu’il considère comme un outil de justice, de souveraineté et de paix durable pour le pays.
Séraphin Mapenzi