À l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement, les autorités de la rébellion du M23 qui occupent actuellement Bukavu et une partie du Sud-Kivu ont réitéré l’interdiction de vendre du gibier, des braises, des planches et d’autres produits issus du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB).
Mais cette mesure n’est pas nouvelle : elle avait déjà été prise par les autorités légalement reconnues, avec à leur tête Jean-Jacques Purusi, gouverneur du Sud-Kivu, aujourd’hui délocalisé avec son gouvernement à Uvira, dans le sud de la province. Malgré ces multiples interdictions, l’exploitation illégale du parc se poursuit, menaçant gravement la biodiversité.
Dans un communiqué officiel consulté par La Prunelle RDC ce 5 juin, Dunia Masumbuko Bwenge, vice-gouverneur M23 en charge des questions politiques, administratives et juridiques pour l’administration de fait de Bukavu, a rappelé que : « Il est strictement interdit de vendre tout produit issu du PNKB sur toute l’étendue de la province. Les récalcitrants seront sévèrement punis conformément à la loi. »
En marge de cette journée mondiale de l’environnement, le Parc National de Kahuzi-Biega a publié un message fort : « Journée Mondiale de l’Environnement : préservons la biodiversité du Parc National de Kahuzi-Biega pour un avenir durable. »
« Le PNKB interpelle tous ceux qui exploitent illégalement ses ressources et détruisent sa biodiversité. Cette biodiversité est essentielle pour la protection de notre environnement et mérite d’être préservée. »
Le parc exprime également sa profonde gratitude aux organisations de la Société civile environnementale, aux communautés locales et aux leaders communautaires pour leur engagement dans un contexte sécuritaire très difficile.
En novembre 2024, des écologistes du Sud-Kivu avaient tiré la sonnette d’alarme dans un mémorandum adressé au gouvernement congolais et à la communauté internationale, appelant à des mesures urgentes pour sauver le parc de la disparition.
Aujourd’hui, malgré les décisions à répétition de différentes autorités – qu’elles soient officielles ou de facto –, la déforestation, le braconnage et l’exploitation illégale du PNKB se poursuivent. Ce site classé patrimoine mondial de l’UNESCO reste exposé à de graves menaces dans un contexte marqué par l’insécurité persistante, l’absence d’unité de commandement, et l’impunité généralisée.