Sud-Kivu : la société civile d’Uvira tire la sonnette d’alarme sur l’insécurité alimentaire

Plumpy
18-month-old James and his mother Margaret, pictured with a supply of sachets og Plumpy Nut, a Ready to Use Therapeutic Food used to treat acute maluntrition, Turkana County, northern Kenya, 28 March 2017. Margaret had brought James along to a pop-up Save the Children and UNICEF clinic supported by UK aid. The aid agencies are travelling to remote nomadic communities across Kenya to provide support for malnutrition, vaccines, maternal healthcare and basic medical treatment. James was identified as suffering from Severe Acute Malnutrition, and mum Margaret was precscribed with enough Plumpy Nut to treat him for a week. Each sachet of Plumpy Nut contains a nutrient-enriched peanut paste packed with 500 kilocalories. 3 sachets a day help severely malnourished children to safely and rapidly recover weight. UK aid is supporting the production and distribution of nutrient-enriched peanut paste in Kenya, to help treat children suffering from malnutrition as a result of the extended drought which is gripping much of the country. Over 2.7 million people have been affected by the drought in Kenya, including over 1 million children. Over 100,000 of those are children under 5 years old who are in need of treatment for severe malnutrition.The UK has already provided funding for 14,000 cartons of the peanut paste in Kenya, enough to treat 14,000 severely malnourished children since October 2016. Each carton contains 150 sachets of the paste, which are dosed at approximately 3 per child per day for about 2 weeks. The paste (which is also known as 'Plumpy Nut' or RUTF - Ready to Use Therapeutic Food) helps malnourished children regain weight and nutrition quickly and safely. Most children will recover within 2 weeks of treatment, whereas many would die without it. The UK has recently provided an additional £4 million funding to UNICEF to enable them to locate and treat an additional 70,000 of the most severely malnourished children at risk this year. Repeated failed rains have left Kenya facing it's worst drought crisis in over 30 years. The drought is also affecting millions of people in South Sudan, Somalia and Ethiopia.

La Synergie de la Société Civile et des Mouvements Citoyens d’Uvira, regroupant huit structures de la société civile et cinq mouvements citoyens, alerte sur la situation préoccupante de l’insécurité alimentaire dans la ville et le territoire d’Uvira. Dans un communiqué signé le 14 novembre 2025 et parvenu à notre rédaction ce jeudi 20 novembre, ces organisations dénoncent la précarité alimentaire qui touche une majorité de la population locale.

Selon ces acteurs citoyens, Uvira, pourtant riche de terres arables, d’un climat favorable à l’agriculture et l’élevage dans la Plaine de la Ruzizi et les Moyens et Hauts Plateaux, ainsi que d’un Lac Tanganyika poissonneux, dépend encore largement de produits importés des provinces voisines et des pays limitrophes, notamment le Burundi, la Tanzanie et le Rwanda.

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La synergie rappelle que depuis plusieurs années, les populations des Moyens et Hauts Plateaux sont massivement déplacées en raison des conflits intercommunautaires. Les inondations de 2020 ont dévasté les champs et les exploitations agricoles, laissant des milliers de sinistrés sans abri et incapables de subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles.

Uvira, qui abritait autrefois de nombreuses entreprises agro-industrielles telles que le CDC-Kiringye, la Cotonnière Luvungi, le Projet Agro-Pastoral de Bwegera ou la Sucrerie de Kiliba, connaît aujourd’hui une dépendance accrue aux importations agricoles. L’élevage de bovins, caprins, ovins et la production avicole, pourtant intense dans les plateaux, peine à atteindre la ville en raison de l’enclavement et des violences liées à l’AFC/M23.

La pêche semi-industrielle, pratiquée par des opérateurs comme Yorgo, Sarhani ou Variakas, s’est arrêtée depuis trois décennies. Aujourd’hui, la pêche artisanale dans le Lac Tanganyika souffre de pratiques destructrices, telles que l’utilisation des filets Maillard qui empoisonnent les poissons, les pillages par des acteurs étrangers et les saisies arbitraires des filets par les autorités burundaises.

Ces facteurs contribuent à une pénurie de poisson, pourtant aliment principal pour environ 80 % des habitants via le Marché Maendeleo.

La synergie note que l’insécurité alimentaire est aggravée par l’afflux de déplacés provenant du Nord-Kivu, de Bukavu et d’autres zones affectées par les conflits. Cette situation, si elle n’est pas rapidement prise en charge, pourrait mettre toute la partie Est de la République Démocratique du Congo en danger sur le plan alimentaire.

Face à cette situation, la synergie et les mouvements citoyens adressent plusieurs recommandations au gouvernement congolais :

  1. Restaurer l’autorité de l’État dans la ville et le territoire d’Uvira pour permettre aux populations de pratiquer l’agriculture et l’élevage en toute sécurité.
  2. Relancer les entreprises agro-industrielles locales : CDC-Kiringye, La Cotonnière Luvungi, Projet Agro-Pastoral de Bwegera, Sucrerie de Kiliba.
  3. Mettre en place un programme spécial d’appui à l’agriculture et à l’élevage dans la Plaine de Ruzizi et les plateaux.
  4. Créer un fonds d’appui aux coopératives encadrant les petits agriculteurs et éleveurs.
  5. Renforcer la sécurité des pêcheurs et soutenir les coopératives de pêche tout en interdisant les filets destructeurs dans le Lac Tanganyika.
  6. Relancer la pêche semi-industrielle via des bateaux.
  7. Construire et réhabiliter les routes desservant les zones agricoles.

Pour la synergie, l’agriculture et la sécurité alimentaire représentent des solutions essentielles aux besoins vitaux de la population d’Uvira. Sans interventions concrètes à court, moyen et long terme, les potentialités agricoles et halieutiques de la région resteront inexploitées, et l’insécurité alimentaire risque de s’aggraver dans toute la partie Est du pays.

Sylvie Bahati

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