Sud-Kivu : L’UOB et l’OIMF mobilisent les scientifiques pour un plan de gestion de la qualité de l’air à Bukavu

une matinée d’échanges scientifiques de l'UOB en parténariat avec l'OIMF à l'Hôtel Elila, Muhumba
une matinée d’échanges scientifiques de l'UOB en parténariat avec l'OIMF à l'Hôtel Elila, Muhumba Ph: La Prunelle
L’Université Officielle de Bukavu (UOB), en partenariat avec l’Organisation Internationale des Maires Francophones (OIMF), a organisé une matinée d’échanges scientifiques le samedi 7 juin 2025 à l’hôtel Elila à Muhumba (commune d’Ibanda), avec pour objectif de poser les bases d’un plan de gestion de la qualité de l’air à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Cette rencontre a réuni des scientifiques, chercheurs et étudiants issus de différentes universités de la ville. Ensemble, ils ont débattu de la pollution atmosphérique qui menace la santé publique et l’environnement local, et des stratégies concrètes pour améliorer la qualité de l’air.
Les études présentées lors de cette rencontre ont mis en lumière les effets nocifs de la pollution de l’air sur la population. Si tous les habitants sont exposés à des risques tels que l’hypertension ou l’asthme, les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont identifiés comme les plus vulnérables.
Le professeur Aleke Lina Alex, enseignant à l’UOB et responsable de l’Organisation Congolaise des Écologistes Amis de la Nature (OCEAN), a souligné l’urgence d’accorder plus d’attention à la pollution de l’air, souvent à l’origine de maladies respiratoires dont les causes restent mal identifiées.
Vers un document de planification basé sur des données scientifiques
L’objectif de cette initiative est de produire un document structuré sur la gestion de la qualité de l’air à Bukavu. L’inventaire des sources polluantes — qu’elles soient mobiles ou immobiles — permettra d’identifier les filières responsables de la pollution et de définir des stratégies de réduction ou de traitement adaptées.

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« Une fois ces mesures définies, elles seront traduites en projets concrets », a indiqué Aleke Lina.
De son côté, le professeur Franck Kwabe, chercheur en géographie à l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de Bukavu, a insisté sur la nécessité de bâtir un plan durable et de sensibiliser la population, encore peu consciente des impacts sanitaires et environnementaux de la mauvaise qualité de l’air.
« C’est une opportunité que je voulais saisir dès mon retour à Bukavu après ma formation doctorale », a-t-il confié avec enthousiasme.
Pour contribuer à l’assainissement de l’air, Franck Kwabe a recommandé aux habitants de planter des arbres, d’aménager des pelouses dans les parcelles, et d’arroser les plantes afin de faciliter la filtration naturelle de l’air.
Prince Amani Musemakweli, ambassadeur du climat et de la biodiversité à Bukavu, a salué cette initiative, soulignant son importance dans un contexte marqué par une forte pollution del’air et une faible implication de la population dans la gestion des déchets.
Il a plaidé pour que ces assises soient multipliées, avec un accent particulier sur la formation des jeunes et des femmes à la gestion environnementale.
« Nous demandons à l’UOB de renforcer les recherches sur la qualité de l’air, et de publier ces études pour fournir des bases scientifiques solides aux décideurs et aux futures générations », a-t-il ajouté.

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En fin, le professeur Aleke Lina a exhorté la population à éviter l’abattage d’arbres, en particulier dans les zones vertes comme le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB). Il a annoncé qu’un groupe d’enquêteurs serait bientôt déployé sur le terrain pour affiner les données collectées.
« Les arbres sont des filtres naturels essentiels, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos maisons. Or, Bukavu a perdu une grande partie de son couvert végétal », a-t-il déploré.
Il a également lancé un appel aux partenaires techniques et financiers pour qu’ils soutiennent davantage la gestion de la qualité de l’air : « Plutôt que de financer uniquement des traitements médicaux, il est urgent d’agir à la source pour éviter que la pollution ne continue de faire des victimes », a-t-il conclu.
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