L’épidémie de choléra continue de progresser à un rythme préoccupant dans la province du Sud-Kivu. Selon les données fournies par la Division Provinciale de la Santé (DPS), 2 900 cas ont été recensés depuis le début de l’année, avec une recrudescence notable dans la zone de santé de Katana, qui a enregistré 124 nouveaux cas la semaine dernière, devenant actuellement la zone la plus affectée.
La situation reste critique dans plusieurs zones de santé. Minova est la plus touchée depuis janvier avec 757 cas cumulés, tandis qu’Uvira, Ruzizi (où un décès a été rapporté) et Fizi sont également concernés par la propagation de la maladie.
Claude Bahizire, directeur du Programme National de Communication pour la Santé (PNCPS), a confirmé ce mardi à La Prunelle RDC l’évolution inquiétante de la situation :
« La zone la plus touchée actuellement, c’est Katana avec 124 cas. Nous continuons à assurer la prise en charge en collaboration avec les zones de santé, avec l’appui de nos partenaires. »
Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, principalement transmise par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. En RDC, et plus particulièrement au Sud-Kivu, les épidémies récurrentes de choléra sont aggravées par des conditions socio-économiques précaires, le manque d’infrastructures sanitaires, l’accès limité à l’eau potable, les déplacements massifs de populations dus à l’instabilité politique, ainsi que les effets du changement climatique.
Claude Bahizire insiste sur l’importance des mesures d’hygiène et de prévention.
« Chaque ménage devrait disposer d’une toilette hygiénique. Il faut se laver les mains régulièrement. Nous continuons également la sensibilisation communautaire pour lutter contre la propagation de cette épidémie. »
Les autorités sanitaires rappellent que le traitement du choléra est gratuit dans tous les centres de santé, et appellent la population à se rendre immédiatement dans une structure de soins en cas de symptômes tels que diarrhées aiguës, vomissements ou déshydratation.
La mobilisation communautaire, la prévention par l’hygiène et l’accès à l’eau potable demeurent les piliers essentiels pour contenir cette épidémie, considérée comme un problème majeur de santé publique dans la province.