Sud-Kivu : Twangiza Mining SA suspend ses activités à Luwindja suite aux injonctions du M23-AFC

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L'usine de Banro à Twangiza (Sud-Kivu). Photo d'illustration

La Société d’exploitation minière Twangiza Mining SA a officiellement annoncé, ce vendredi 9 mai 2025, la suspension de ses activités à Luwindja, dans le territoire de Mwenga, province du Sud-Kivu. Cette décision découle d’injonctions émises par la nouvelle administration locale contrôlée par les forces du M23/AFC, selon un communiqué interne consulté par nos soins.

Une suspension forcée

Dans un message adressé à l’ensemble de ses employés, le directeur général Chao Xianfeng affirme que cette suspension est « imposée par les autorités du mouvement du 23 mars (M23/AFC) », désormais présentes dans certaines zones de la région. Par conséquent, tous les engins et véhicules de l’entreprise sont mis en stationnement, dans l’attente de nouvelles directives.

« Une réduction du nombre d’employés dans les camps d’hébergement s’impose », indique le communiqué. Les employés non-résidents sont priés de ne pas se présenter au travail jusqu’à nouvel ordre.

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Les chefs de départements ont reçu pour consigne d’identifier les agents concernés et de transmettre les listes au département des Ressources Humaines, pour une prise en charge administrative adaptée.

Une situation alarmante dans les zones minières

Cette suspension met en lumière l’emprise croissante du M23/AFC dans les territoires miniers stratégiques du Sud-Kivu, dans un contexte déjà tendu. De nombreux analystes et observateurs y voient une menace directe pour l’économie locale, mais aussi une nouvelle démonstration de force de la rébellion soutenue par le Rwanda, selon plusieurs rapports des Nations Unies.

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Un paradoxe en pleine recherche de paix

Cette situation survient alors que des négociations pour la paix en République Démocratique du Congo sont en cours à Doha (Qatar) et à Washington (États-Unis). Pour beaucoup, il est paradoxal de constater que, pendant ce temps, le M23/AFC poursuit son expansion, notamment dans les zones riches en ressources naturelles.

Des voix s’élèvent pour interpeller le gouvernement congolais et les FARDC sur l’urgence de stopper l’avancée de cette rébellion qui menace la souveraineté nationale et la stabilité économique de toute une province.

Séraphin Mapenzi

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