Un hippopotame, espèce protégée, a été abattu dans la nuit du jeudi 26 juin 2025 par des éléments du groupe armé Wazalendo en patrouille dans la commune de Kavimvira, à Uvira, dans la province du Sud-Kivu. L’incident, survenu peu avant minuit dans le quartier Rugenge, a provoqué une vive indignation chez les défenseurs de l’environnement.
Selon la Société civile environnementale du Sud-Kivu, l’animal avait quitté son habitat naturel situé dans le sous-bassin de Nyangara et tentait de traverser la Route Nationale numéro 5 (RN5) à la recherche de nourriture lorsqu’il a été pris pour cible. Bien que les Wazalendo affirment avoir agi en légitime défense, cette version est rejetée par les écologistes qui dénoncent un acte de braconnage déguisé.
« L’animal ne représentait aucune menace immédiate. Les coups de feu entendus vers 00h visaient uniquement l’hippopotame. Nous dénonçons un acte de braconnage armé, maquillé en mesure sécuritaire », a déclaré un membre de la structure citoyenne.
L’hippopotame figure parmi les espèces protégées par la législation congolaise et les conventions internationales sur la biodiversité. Toutefois, les conflits armés, la présence de groupes armés et le manque de régulation exposent gravement la faune sauvage de la région.
Selon des sources locales, les hommes armés affiliés au général autoproclamé Kashumba auraient procédé dès l’aube au partage de la viande de l’animal, en pleine rue, à la vue des habitants. Une scène qualifiée de « barbarie écologique » par plusieurs ONG environnementales, qui réclament une enquête indépendante et des sanctions exemplaires.
« Ce n’est pas un accident. C’est un braconnage organisé et toléré. Le fait de partager la viande en plein jour, dans une zone censée être sous contrôle sécuritaire, est inadmissible », s’indigne un défenseur de l’environnement à Uvira.
Cet événement fait suite à un incident similaire survenu le 30 novembre 2024 à Kabimba, dans le groupement de Kakungwe, toujours en territoire d’Uvira, où un autre hippopotame avait été tué, cette fois par des éléments des FARDC. La répétition de ces actes alarme les écologistes, qui dénoncent la fragilité croissante de la faune dans une région pourtant riche en biodiversité.
Face à la recrudescence de ces violences environnementales, les organisations de défense de la nature appellent le gouvernement provincial du Sud-Kivu, le ministère de l’Environnement et les autorités judiciaires à agir rapidement. Elles exigent à la fois des poursuites contre les auteurs et la mise en place de mécanismes efficaces de protection de la faune dans les zones à risque.
« Ce n’est pas la première fois. Et si rien n’est fait, ce ne sera pas la dernière. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités », alerte un écologiste local.