Vaccination contre le charbon symptomatique chez les Bovins : les éleveurs d’Uvira (Sud-Kivu) remercient le gouvernement congolais et le PICAGL 

PICAGL vaccine les batailles à Uvira

Le gouvernement Congolais à travers le ministère de l’élevage a signé une convention avec le Projet de Croissance Agricole dans les Grands-Lacs (PICAGL) pour la vaccination massive des bétails. Pour y arriver, une campagne de vaccination à grande échelle est menée au Sud-Kivu pour non seulement protéger les bovins et les petits ruminants mais également stimuler l’élevage.

Dans le territoire d’Uvira par exemple, les éleveurs avaient exprimé le besoin d’assainir la zone, car il y avait longtemps qu’il n’y avait pas eu de vaccin dans la région.

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Le projet PICAGL qui devrait y introduire des nouvelles races, notamment des vaches laitières, a jugé bon de procéder en avant plan à l’assainissement sanitaire avec une série de vaccination, notamment celle devant prévenir le charbon symptomatique qui ravage les vaches à Uvira. 

Début mai courant, le projet a procédé au lancement de la vaccination à grande échelle des bétails.

Dans la plaine de la Ruzizi par exemple, les éleveurs sont nombreux à venir faire vacciner leurs bétails après que des centaines de décès liés au charbon symptomatique et à la peste des petits ruminants soient enregistrés ces deux dernières années.

Pour le territoire d’Uvira, plus de 60 000 bêtes sont identifiées selon Elie Kijanda Lulenge, Inspecteur Territorial chargé de la pêche et de l’ élevage dans le territoire d’Uvira. 

Celui-ci salue une vaccination  gratuite qui paraît comme un soulagement pour les éleveurs, car une grande partie de la mortalité qu’a subit la zone est due au fait que les animaux ne sont pas protégés contre les maladies. 

« Avant l’arrivée de la campagne, on avait un énorme défi de l’élevage à la suite de multiples maladies. Ça fait longtemps que les vaches du territoire d’Uvira n’ont pas été vaccinées. La dernière campagne a eu lieu en 2013. Plus de 10 ans après grâce au PICAGL qui est un projet du gouvernement congolais, nous voici encore devant les éleveurs pour vacciner les vaches. Nous sommes tous contents de voir encore le gouvernement penser aux éleveurs pour que leurs vaches soient vaccinées. Nous avons des maladies comme la fièvre aphteuse, la péripneumonie contagieuse bovine et le charbon symptomatique qui fait rage ici et sur lequel la campagne se concentre. Les maladies dans la plaine, c’est réellement un défi. Malgré le manque de pâturages et le vol des bétails mais le problème de maladies est un véritable défi pour les éleveurs. Nous sommes satisfaits de voir le projet comme le PICAGL penser aux éleveurs », a laissé entendre Elie Kijanda Lulenge. 

L’Inspecteur Territorial chargé de la pêche et de l’élevage à Uvira a émis le vœu de voir la vaccination se poursuivre sur d’autres maladies comme la fièvre aphteuse et la péripneumonie contagieuse bovine qui également tuent les bêtes dans cette zone.

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L’Ingénieur Serge Bombo, expert à la Direction des Services vétérinaires au niveau central Kinshasa qui séjourne à Uvira pour faire le suivi de la vaccination, rassure quant à lui que la deuxième phase, attendue dans les prochains mois, sera constituée de vaccins contre la péripneumonie contagieuse bovine, la dermatose nodulaire, la brucellose, la fièvre aphteuse et la fièvre de la vallée du rift chez les bovins au Sud-Kivu. 

« Je suis ici pour la campagne de vaccination des petits ruminants et des bovins. Nous sommes là pour la bonne marche de la campagne. Comme le ministère de l’élevage à travers le service vétérinaire a signé une convention avec le PICAGL pour la vaccination des petits ruminants et des bovins, nous avons été envoyés ici pour le suivi de la campagne.  Pour les petits ruminants, nous avons clôturé et ça s’est bien passé. Maintenant nous sommes dans la campagne des gros bétails. Avec le charbon symptomatique, nous sommes sur une bonne voie. La vaccination c’est comme traitement préventif  qui vise à immuniser nos bêtes contre le charbon symptomatique. Les bêtes de l’intérieur, c’est une banque pour nos ménages. Et nous sommes là à travers cette campagne pour prévenir le charbon symptomatique qui tue les bêtes et immuniser les bêtes. Ici, il y a la production de lait qui se fait et quand la bête est malade du charbon symptomatique, elle perd sa santé, le lait devient rare. Nous sommes donc là pour aider ces éleveurs qui n’ont que leurs bêtes comme richesse », a soutenu l’Ingénieur Serge Bombo. 

Pour les habitants, c’est la joie. Sokobene Mayeye, Chef de Groupement de Kakamba (Bwegera), dans la plaine de la Ruzizi explique que parfois, les éleveurs attendent que la vache tombe malade pour la soigner. Mais grâce à cette vaccination mise en place par le PICAGL, le Chef de groupement de Kakamba croit à une garantie sanitaire pour les animaux de son entité. 

« Nous accueillons à bras ouverts cette campagne. Nous avons accepté de mobiliser les éleveurs de notre groupement pour que nos bêtes soient préservées des maladies. Nous saluons l’initiative de notre gouvernement à travers le PICAGL qui a décidé de venir ici chez nous. Cela s’est fait depuis l’époque coloniale et les régimes qui se sont succédé ont poursuivi. Mais depuis bientôt 15 ans personne n’est revenu pour une telle initiative. Aujourd’hui, voir notre gouvernement revenir sous le label PICAGL, nous louons l’initiative », a martelé le chef de groupement de Kakamba. 

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Comme le chef de groupement de Kakamba, Kayamba Ndimire, un éleveur de Luberizi espère trouver une solution. Il se dit content de voir enfin la vaccination contre les maladies du bétail tant attendue, être effective à Luberizi. 

« Nous voyons seulement nos vaches mourir sans aide. Nous sommes impuissants face aux maladies parce que nous ne savons même pas qu’est-ce que nous pouvons utiliser pour les soigner ou pour prévenir. Si c’est cette vaccination qui va nous aider à sortir de cette situation, nous remercions les initiateurs. Nous avons enregistré d’énormes pertes ces dix dernières années. Et nos familles ont beaucoup souffert parce que ce sont nos vaches qui nous aident à couvrir les besoins. Certaines sont mortes nous laissant sans autre source de revenus. Vraiment nous sommes contents de voir que le Gouvernement et le PICAGL ont compris notre peine et espérons que cette fois c’est la fin des maladies de bétail ici à Luberizi »,  a déclaré Kayamba Ndimire.

Sur toute la zone d’intervention du projet PICAGL, des vétérinaires sont mis à contribution pour sensibiliser les éleveurs et les encourager à amener leurs bétails vers les couloirs de vaccination pour ainsi réduire les pertes.

Bertin Bulonza 

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