Une catastrophe agricole s’est abattue sur le territoire de Walungu, au Sud-Kivu, où 13.887 ménages ont été durement touchés par des pluies torrentielles et des grêles survenues entre le 11 et le 16 octobre 2024. Cette calamité, survenue dans le grand marais de Nyalunga, menace de plonger la région dans une crise alimentaire alarmante.
Les agriculteurs, qui constituaient la principale source de revenus pour de nombreuses familles, se retrouvent désormais sans activité ni moyens pour subvenir à leurs besoins. Les pertes de récoltes sont considérables, et les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, ressentent déjà les effets dévastateurs de cette situation.
Florienne Mwa Mulagizi, une cultivatrice dont les champs ont été détruits, partage son désespoir : « Je cultive ce champ déjà frappé par la grêle parce que je n’ai rien à faire à la maison. Je prie pour que cela ne dure pas, car nous risquons de mourir de faim. Toute ma famille dépend de ces champs. ».
La destruction des cultures a également entraîné la perte de bétail, aggravant encore la situation alimentaire des familles affectées.
Le ministre de l’Agriculture, Didier Kabi, s’est rendu sur le terrain et a exprimé sa profonde préoccupation face à l’ampleur de la catastrophe.
« Le marais de Nyalunga s’étend sur 914 hectares, et 13 887 ménages en dépendent. Si nous n’agissons pas rapidement, nous pourrions commencer à enregistrer des décès dus à la famine dans une à deux semaines », a-t-il averti.
Kabi a appelé à une mobilisation collective pour réfléchir à un projet d’urgence afin de soutenir ces populations en détresse.
Il a également souligné l’importance de prendre en compte les risques d’insécurité qui pourraient découler de cette situation.
« Les tensions au sein de la communauté pourraient s’accentuer si les familles touchées s’approvisionnent dans les champs de ceux qui n’ont pas subi de pertes. Nous devons agir rapidement pour éviter que la situation ne dégénère », a-t-il déclaré.
Riziki Basimika Esther, inspectrice de l’agriculture au niveau provincial, a également appelé à l’action.
« Nous devons alerter nos partenaires pour qu’ils soutiennent les cultivateurs en fournissant des engrais et des semences. Le sol a été gravement touché, et une réhabilitation est nécessaire avant de pouvoir reprendre nos activités. »
Les villages de Madaka, Murhanga, Boya et Ikumba, ainsi que d’autres localités, ont subi des pertes massives, avec plus de 900 hectares de cultures totalement détruites.
Les principales cultures touchées incluent le manioc, le maïs et divers légumes, exacerbant les risques d’insécurité alimentaire dans une région déjà vulnérable.
La situation appelle à une réponse rapide et coordonnée des autorités et des partenaires techniques pour éviter une crise alimentaire majeure.
Le ministre Kabi a lancé un appel pressant.
« Soutenez-nous non seulement dans l’urgence, mais aussi dans la relance agricole. Cette région mérite une attention particulière. »
Alors que la communauté fait face à des défis immédiats, le Ministre Kabi a insisté qu’il est impératif d’agir rapidement pour prévenir une famine et renforcer la résilience des agriculteurs face aux aléas climatiques.
Pour des acteurs environnementaux, les efforts de sensibilisation sur le changement climatique et la protection de l’environnement sont plus que jamais nécessaires pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent à l’avenir.
Dorcas Kanozire, Stagiaire Centre Universitaire de Paix (CUP)