Washington : Les États-Unis sanctionnent des entités liées à la violence et à l’exploitation minière illégale en RDC

SMB - bisunzu
Un carré minier de la SMB à Rubaya. Ph. La Prunelle RDC

Le Département du Trésor américain, par l’intermédiaire de son Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC), a annoncé ce mardi des sanctions contre plusieurs entités accusées de financer la violence armée et le commerce illégal de minerais critiques en République démocratique du Congo (RDC). Ces mesures visent des groupes armés et des sociétés congolaises et chinoises impliqués dans l’exploitation et le trafic de minerais issus de zones de conflit dans l’est du pays, souvent acheminés via le Rwanda.

Selon l’OFAC, ces activités illégales alimentent l’instabilité dans l’est de la RDC, déjà marqué par des milliers de morts civils et des déplacements massifs, aggravés par l’expansion territoriale du M23 – un groupe armé soutenu par le Rwanda et désigné par les États-Unis et l’ONU – et les représailles de milices alliées au gouvernement congolais.

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Les sanctions ciblent particulièrement la Coalition des Patriotes Résistants Congolais–Force de Frappe (PARECO-FF), active depuis 2022 dans la zone minière de Rubaya, riche en minerais utilisés dans l’électronique moderne. Ce groupe est accusé d’avoir imposé des taxes illégales, recouru au travail forcé, exécuté des civils et fait passer clandestinement des minerais. PARECO-FF est désigné conformément au décret présidentiel américain E.O. 13413 pour des actions menaçant la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC.

L’OFAC sanctionne également la Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo (CDMC), qui opérait sur la plus grande concession minière de Rubaya et vendait des minerais provenant de zones contrôlées par PARECO-FF. CDMC approvisionnait ensuite les sociétés hongkongaises East Rise Corporation Limited et Star Dragon Corporation Limited, toutes deux désormais inscrites sur la liste noire américaine pour leur rôle dans ce commerce illicite.

Pour John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du renseignement sur le terrorisme et des affaires financières, « le commerce des minerais de conflit coûte des vies aux civils congolais, alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses des lois d’investir en RDC ».

Les sanctions impliquent le gel de tous les avoirs des entités désignées aux États-Unis ou contrôlés par des ressortissants américains, ainsi que l’interdiction de toute transaction avec elles, sauf autorisation expresse de l’OFAC. Les contrevenants, américains ou étrangers, s’exposent à des sanctions civiles ou pénales.

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Cette action intervient dans un contexte où Washington affirme vouloir soutenir la résolution du conflit dans l’est de la RDC, notamment après avoir facilité la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda le 27 juin 2025, et encourager la transparence ainsi que l’investissement responsable dans les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques.

Divine Busime

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