Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu exprime sa profonde consternation suite au naufrage du bateau MV Merdi survenu le 3 octobre, lors de son voyage de Minova à Kituku sur le lac Kivu. Selon les premières informations, le bateau a chaviré à quelques mètres seulement du rivage, entraînant la mort de plusieurs passagers, principalement des femmes et des enfants.
Bien que le bilan définitif soit encore incertain—certaines sources évoquant 28 morts et 58 rescapés—, les circonstances entourant ce tragique naufrage sur le lac Kivu soulèvent de nombreuses questions. Le Bureau de Coordination condamne l’absence de gilets de sauvetage pour les passagers, une négligence qui a sans doute contribué à l’ampleur de cette catastrophe.
Bien plus, la Société Civile du Sud-Kivu appelle à une enquête judiciaire rigoureuse, non seulement sur les propriétaires de l’embarcation, mais aussi sur les agents de l’État responsables de la régulation du transport lacustre.
« La Société civile condamne l’irresponsabilité du gouvernement congolais dont ses préposés ne respectent pas les mesures de navigation ni de contrôle des engins et pensent qu’il est temps que les familles de victimes se constituent parties civiles pour intenter un procès au cas où le Ministère public s’abstient de le faire », déclare Me Néné Bintu Iragi, Président du Bureau de Coordination de la Société Civile.
Pour prévenir de futurs naufrages, le Bureau recommande plusieurs mesures. Tout d’abord, il est essentiel que les armateurs soient tenus de fournir des gilets de sauvetage à tous les passagers.
Par ailleurs, un système d’alerte citoyenne devrait être mis en place pour signaler les violations des normes de sécurité, comme la surcharge des embarcations.
« Imaginer un système d’alerte citoyenne lorsqu’il y a non-respect de mesures de navigation surtout lorsque les boat ou bateaux sont surchargés et qu’il n’y a pas de gilets de sauvetage et ou même de bidons vides qui peuvent assurer la survie des rescapés pendant le naufrage ».
Le Bureau suggère également l’introduction de cours de natation pour le public, afin de réduire les risques de noyade en cas de naufrage sur le lac Kivu.
La Société Civile du Sud-Kivu rappelle que les armateurs eux-mêmes soulignent la nécessité d’un balisage efficace du lac et dénoncent les lourdes charges fiscales qui les poussent à des pratiques de chargement irresponsables.
Le Bureau de Coordination insiste sur le besoin d’une stricte régulation de ces taxes pour garantir la sécurité des passagers.