Le Conseiller communal de Bagira, Samy Magadju Iragi s’insurge contre le la dégradation de l’écosystème du Lac Kivu sur sa rive allant de la plage dite « ABC » jusqu’à Bwindi, dans la commune de Bagira, ville de Bukavu, Chef-lieu du Sud-Kivu. Celui-ci l’a fait savoir à travers une correspondance rendue publique ce jeudi 18 juillet de 2024 et adressée au Gouverneur de la Province, Jean-Jacques Purusi.
Dans ce document consulté par La Prunelle RDC, cet élu de la commune de Bagira explique la raison qui l’a poussé à susciter l’attention du Gouverneur de la province face à cette pratique.
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Pour ce dernier, il est temps que l’Exécutif Provincial s’implique activement afin de trouver une solution à ce problème qui présente d’énormes effets néfastes sur le Lac Kivu et en conséquence sur la population riveraine. C’est notamment l’entreposage des masses de terre le long du lac.
«…Ceci dans le souci de trouver une solution durable à la problématique de la destruction de l’écosystème lacustre par les déversements des terres le long de la rive du lac Kivu, principalement dans la zone ABC- Kalengera-Bwindi sur Avenue Michombero. En effet, Monsieur le Gouverneur de province, il est fort malheureusement à observer depuis un temps que certains particuliers recourent à la rive du lac Kivu pour entreposer des masses de terre et déchets de chantiers issus notamment des travaux de décapage des parcelles et des démolitions des maisons dans la ville de Bukavu », s’inquiète Samy Magadju.
A cela s’ajoutent, dit-il, diverses autres pratiques nuisibles sur le lac Kivu. Il énumère de ce fait le non-respect de 10 mètres de rive dans l’aménagement et exploitation des parcelles le long du lac et la multiplicité des activités d’entreposage et commercialisation des matériaux de construction au bord du lac et sur la chaussée (le sable, les graviers et les moellons).
L’autre pratique courante qui inquiète cet élu communal, c’est le lavage des véhicules et motos au bord du lac, la culture des produits agricoles le long du lac; l’exploitation du lac comme déversoir des déchets humains (matières fécales et urines), des déchets ménagers, commerciaux et industriels.
En cette période de saison sèche caractérisée par la pénurie d’eau dans la ville, le lac devient une solution. Mais les citoyens de Bukavu, consommant cette eau, risquent d’être victimes des maladies hydriques.
« Ceci étant un risque de rupture de l’équilibre qui maintient le gaz méthane dans le lac suite à l’activation des réactions physico-chimiques par ces éléments dangereux. Tous ces éléments réunis font preuve de pollution du lac Kivu sans précédent causant ainsi la destruction de l’écosystème et de la biodiversité lacustre et entraînant la baisse de la production halieutique dont les revenus ont servi pendant des décennies à l’encadrement socio-économique de la population dans cette partie de la ville, la prolifération des maladies hydriques dont la diarrhée, le choléra, la fièvre typhoïde suite à l’utilisation des eaux du lac ainsi polluées pendant cette période de pénurie d’eau dans la ville » poursuit-il.
C’est pourquoi, face à cette pratique qui persiste, ce conseiller communal de Bagira demande au Nouveau Gouverneur de la Province, de bien multiplier les efforts afin d’initier des mesures claires, efficaces et adaptées pour apporter une solution durable à cette problématique.