Lac Kivu : les déchets plastiques peuvent remplacer les « Sambaza » (une chercheuse évoque le pire scénario)

Lac Kivu
Des déchets plastiques au bord du Lac Kivu

Le lac Kivu est devenu une vraie poubelle publique. Des bouteilles plastiques, des sachets et autres déchets finissent leur course sur le littoral de ce lac après la pluie. Tous ces déchets déversés dans le lac ont des effets immédiats comme à long terme sur l’environnement et sur la vie humaine. On parle par exemple de la rareté de poissons et de la famine.

Si ces êtres vivants aquatiques peuvent en être victimes, qu’en est-il de l’homme qui en consomme ? Ces espèces qui se reproduisent au bord du lac risquent de mourir tous et ne plus en avoir.

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Guillaume, un jeune qui exerce ses petits travaux au Beach Muhanzi ne cache pas sa déception face aux plastiques qui envahissent le Lac Kivu. Il demande au gouvernement provincial de s’impliquer pour limiter l’entrée des plastiques dans la province.

Nakangu Furaha, enseignante dans la Faculté de Sciences à l’Université Officielle de Bukavu (UOB) est formelle : ces déchets plastiques ont des conséquences sur l’écosystème aquatique du lac Kivu et la rivière Ruzizi. Elle indique que plus de 500 milles personnes vivent de la pêche alors que ces déchets occasionnent la rareté des poissons.

« Lorsque les déchets sont accumulés, les poissons n’ont plus d’endroits où vivre. Les poissons sont obligés de se déplacer. Surtout le long du littoral, les déchets plastiques sont des déchets non biodégradables. Il faut des milliers d’années pour qu’ils puissent se dégrader dans l’environnement naturel. Ils peuvent causer la mort ou le dysfonctionnement du système digestif de certains animaux lorsqu’ils sont ingérés », dit-elle.

Pour cette chercheuse, dans les 5 prochaines années, ces déchets plastiques peuvent remplacer certaines familles des poissons comme le Sambaza dans le Lac Kivu.

« Pour moi le pire scénario pour le Lac Kivu dans les 5 prochaines années serait que les déchets plastiques remplacent le Sambaza, le Ndugu, les Tilapia… Les quantités de déchets qui sont déversées chaque jour dans le lac et dans la rivière Ruzizi sont énormes. Lorsqu’il y a de la pluie, tout ce qui est plastiques et déchets finit sa course dans le Lac.  Il y a une prolifération énorme. Ces déchets plastiques et autres ne permettent pas que ces espèces qui vivent dans cet environnement aquatique puissent vivre en toute quiétude. Il y a compétition entre ces espèces et ces déchets et pour moi c’est le pire scénario qui puisse arriver»

Elle appelle la population à la conscience et à une gestion responsable des déchets plastiques.

Même si le système de recyclage des déchets n’est pas très développé dans notre communauté, certaines organisations transforment ces déchets en des outils réutilisables.

La population et le gouvernement devraient se souvenir que ces déchets sont un danger en même temps une richesse s’ils sont transformés.

Suzanne Baleke, Claudine Kitumaini

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