La fracture de terre visible dans le village de Buhozi, un village proche du quartier Panzi dans le groupement de Mudusa, territoire de Kabare au Sud-Kivu, expose des vies des citoyens. La Société civile du quartier Panzi, alerte les autorités à tous les niveaux face à cette catastrophe naturelle.
Babingwa Milenge, Rapporteur adjoint de la Société civile sous noyau de Panzi fait savoir que des familles victimes de ces incidents se retrouvent sans abris.
« Il y des fissures de terre qui provoquent des effondrements de terre et des maisons dans cette partie de la province. Ces fissures sont visibles sur des routes dans des maisons d’habitation ou dans des parcelles des habitants. Cela cause à ce que plusieurs familles soient sans abri. La Société civile de Panzi encourage et félicite la présence du Maire, Zénon Karumbe et du Gouverneur ad-intérim de la ville de Bukavu, Marc Malago sur le lieu du drame ».
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Des experts en géologie, disent être sur terrain depuis ce 11 février de cette année, pour étudier les causes de cette catastrophe en vue d’essayer de faire une analyse approfondie.
Ces derniers ont mené des recherches dans le but de trouver des mesures préventives face à cette catastrophe qui expose tout un village.
Toussaint Mugaruka Bibentyo, Chef des travaux à l’Université Officielle de Bukavu département de Géologie et chercheur au Centre d’Information et de Recherche sur les Risques d’origine Naturels « CIRRiNA » indique que c’est depuis le 11 février de cette année que ces fractures sont observées dans ce milieu.
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Deux centres de recherche, CIRRiNA et le Centre de Recherche en Science Naturelle (CRSN) ont été sur terrain pour l’analyse de ce phénomène naturel. Il revient sur la superficie de la zone touchée par ces fissures.
« Ces fractures ont été observées depuis le 11 février de cette année. Le 24, nous sommes partis faire de terrain, c’était une équipe de CIRRiNA et le CRSN Lwiro. Les fissures ont montré que c’était les traces d’activités de nouveau glissement de terrain rationnel qui se mettait en place, qui couvraient une superficie d’environ 1,3 hectares et qui menaçaient une soixantaine de maisons qui étaient affectées. Quand on regarde l’évolution de fractures, on voit que même des maisons qui sont aux environs de cette zone sont aussi impactées, sur une zone qui va à environ 3 hectares » , explique-t-il.
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D’ailleurs, après des recherches approfondies, Toussaint Mugaruka énumère certaines causes qui pourraient être à la base de cette fracture de sol à Buhozi. La qualité du sol argile est comptée parmi les grandes causes de ce phénomène naturel mais inquiétant.
« Les causes sont naturelles. Mais, tout laisse croire que les dynamiques de la rivière Kamagema, on voit qu’elle est très active, il y a une forte incision, il y a d’autres activités de berge, comme des glissements de terrain qui sont observés à ce contact et que c’est une dynamique qui peut jouer sur l’instabilité de la zone en amont. Le sol est très épais, c’est un sol principalement argileux, qui en contact avec l’eau peut influencer l’instabilité. L’instabilité est arrivée plusieurs fois après ce mois de janvier qui était pluvieux, et qu’il y a une grande quantité d’eau qui est restée dans le sol. Lors de notre descente sur terrain, on a observé qu’il y avait une grande quantité d’eau qui était restée sur place, qu’on observait le long de la rivière Kamagema dans le glissement de terrain. Les vingt dernières années, il y a eu diminution progressive du boisement et végétation sur cette zone-là, et que l’homme est venu occuper ce terrain » poursuit cet expert en Géologie.
“Tout problème a une solution », rappelle le CT Toussaint Mugaruka à la Prunelle RDC. La meilleure solution à ce problème, et la moins coûteuse serait de libérer le lieu, étant donné que cela est un grand danger à l’égard des habitants du milieu pour sauver des vies.
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« La meilleure solution à ce problème est de laisser la nature s’organiser. C’est-à-dire que les gens laissent le terrain se développer d’une manière naturelle. L’avantage de cette solution est qu’on va sauver des vies. Il y a des maisons déjà détruites par ces fissures et d’autres par des habitants car ils pensent que ces dernières seront affectées dans les jours à venir. Si quelque chose de grave arrive, on aura moins d’impact si les gens libèrent le lieu », conclut Toussaint Mugaruka.
Ce chercheur en Géologie suggère aux autorités de bien suivre et de coordonner la délocalisation de la population. Il leur demande de prévoir un site où les victimes seront installées de manière provisoire, avant de penser à une installation permanente.