Ituri : montée des tensions entre la Réserve de Faune à Okapi et les populations riveraines

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Réserve de faune à okapis (République démocratique du Congo) © Kim S. Gjerstad

Les tensions s’intensifient entre la Réserve de Faune à Okapi (RFO) et les populations vivant à ses abords dans le territoire de Mambasa, en Ituri. La Société Civile Forces Vives des Bombo alerte sur une cohabitation de plus en plus difficile, marquée par des accusations d’exactions, de pillages et de destructions de biens attribuées à certains éco-gardes.

Selon Ezéchiel Kambale, vice-coordonnateur de cette structure citoyenne cité par Éco-RDC Actu, plusieurs habitants auraient été victimes de violences et de spoliations lors de leurs activités quotidiennes. Le 22 octobre 2025, un groupe de villageois revenant de Mavuvu via un sentier agricole long de 7 kilomètres depuis Badengaido aurait été attaqué et dépouillé. D’après la société civile, les pertes enregistrées comprennent 80.000 FC pour un porteur, 50.000 FC pour un taximen et environ 12 grammes d’or.

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Moins de deux semaines plus tard, le 3 novembre 2025, un champ de cacao appartenant à un habitant de Badengaido a été détruit. Plus de 1.500 plantules ont été arrachées, alors que, selon les riverains, la limite officielle du parc se trouve bien plus loin, à près de 24 kilomètres, du côté de Molokayi. Ces incidents alimentent la colère et la méfiance des communautés locales, déjà fragilisées par la pauvreté et le manque d’alternatives économiques.

Pour la société civile, ces actes compromettent non seulement la sécurité alimentaire des ménages, mais aussi la stabilité sociale dans cette zone sensible. Elle appelle la direction de la RFO à s’expliquer, à indemniser les victimes et à présenter des excuses publiques. Les organisations locales réclament également l’ouverture d’une enquête indépendante par les autorités civiles et les services de sécurité.

Cette crise met en lumière un dilemme persistant : comment concilier la protection de la biodiversité avec les besoins vitaux des communautés qui vivent autour des aires protégées ?

Jusqu’à présent, la Réserve de Faune à Okapi n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations.

Jean-Luc M.

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