Journée mondiale de la BPCO : une maladie silencieuse mais meurtrière, encore méconnue du grand public

BPCO

Longtemps méconnue et souvent confondue avec d’autres affections respiratoires, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) continue pourtant de faire des millions de victimes dans le monde. Très fréquente dans les pays développés en raison du tabagisme et de la pollution cette maladie demeure un enjeu majeur de santé publique. C’est ce qu’explique le médecin Mubibya Kyelebwa Chance, qui alerte sur la nécessité d’une meilleure prévention.

Chaque 21 novembre, le monde célèbre la Journée mondiale contre la BPCO, une occasion dédiée à la sensibilisation, au dépistage et à l’amélioration de la prise en charge de cette pathologie respiratoire grave et irréversible.

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Selon le médecin Mubibya, la BPCO ne désigne pas une seule maladie mais un ensemble de pathologies respiratoires marquées par une obstruction durable et irréversible des voies aériennes. La maladie se manifeste généralement par :

  • une toux persistante avec expectorations pendant au moins trois mois par an, deux années consécutives ;
  • une dyspnée d’effort (essoufflement progressif) ;
  • des expectorations purulentes ou parfois une hémoptysie.

Ces signes permettent de distinguer la BPCO d’infections saisonnières temporaires.

« Les facteurs de risques sont notamment le tabagisme, la pollution industrielle, les infections comme le virus respiratoire syncytial (VRS), ainsi que des causes génétiques, comme le déficit en alpha-1 antitrypsine », explique-t-il.

Le thème : “Essoufflement ? Pensez BPCO”, retenu cette année vise à encourager la population à consulter dès les premiers signes, notamment l’essoufflement chronique. Une grande partie des personnes atteintes ignorent en effet leur diagnostic, ce qui retarde la prise en charge.

Le médecin rappelle que la sensation d’étouffement n’est pas un simple inconfort : elle résulte d’une obstruction des bronches et parfois d’une hyperinflation, c’est-à-dire de l’air piégé dans les poumons, provoquant une impression d’oppression thoracique.

Face à une maladie irréversible, Mubibya insiste : la prévention reste la première ligne de défense.

Elle repose notamment sur :

  • l’arrêt du tabac ;
  • la réduction de l’exposition à la pollution et aux fumées toxiques ;
  • la vaccination contre la grippe et le pneumocoque.

Pour le traitement, plusieurs pistes existent :

  • Bronchodilatateurs de courte ou longue durée pour ouvrir les voies respiratoires ;
  • Corticostéroïdes inhalés, parfois associés, même si leur efficacité reste discutée ;
  • Mucolytiques, kinésithérapie respiratoire, et accompagnement psychosocial ;
  • Oxygénothérapie ou ventilation non invasive dans les formes avancées ;
  • Solutions chirurgicales comme la réduction du volume pulmonaire ou la transplantation, dans les cas extrêmes.

Le médecin tient à rappeler que la BPCO n’est pas seulement la maladie du fumeur vieillissant. Elle touche aussi :

  • des personnes exposées à la pollution domestique ou industrielle,
  • des populations défavorisées,
  • des sujets présentant une prédisposition génétique.

Pourtant, une grande partie des cas pourraient être évités, ce qui fait de la prévention un enjeu crucial.

Les professionnels de santé appellent ainsi à renforcer la sensibilisation, le dépistage précoce, la lutte contre le tabagisme et l’amélioration de la qualité de l’air — autant d’actions capables de sauver des vies avant que le souffle ne manque.

Vinciane Ntabala

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