Le 12 août de chaque année, la Journée mondiale de l’éléphant attire l’attention sur les dangers qui pèsent sur ces animaux majestueux. À cette occasion, la rédaction de La Prunelle RDC a interrogé Bienvenu Bwende, chargé de communication du Parc national des Virunga, dans la province du Nord-Kivu, qui dresse un tableau alarmant de la situation.
Le Parc national des Virunga, reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle, abrite une population d’éléphants de plus en plus isolée. On estime qu’environ 20.000 éléphants sont tués chaque année pour leur ivoire, un chiffre dramatique qui alerte les défenseurs de la faune et sensibilise le public et les décideurs.
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Cette journée met notamment en lumière le rôle crucial des matriarches dans la survie et la cohésion sociale des troupeaux, ainsi que l’importance de la transmission des connaissances au sein de la communauté éléphantesque.
Dans le parc, deux sous-espèces d’éléphants cohabitent : les éléphants de forêt, principalement localisés dans la région de Mikeno, et les éléphants de savane, qui parcourent la vallée d’Ishasha, témoins de la richesse écologique unique de la région.
Le suivi des éléphants dans le parc combine observation directe, relevés des traces et surveillance aérienne. Les écogardes, souvent formés localement, assurent un monitoring régulier des migrations, des naissances et des menaces.
Selon Bienvenu Bwende, « malgré leur rôle fondamental dans l’équilibre écologique, les éléphants sont sévèrement menacés ». Il précise que « le braconnage pour l’ivoire, alimenté par un marché illégal international, continue de décimer les populations. Les conflits armés passés dans la région ont introduit des armes lourdes dans les aires protégées, perturbant la sécurité nécessaire à la conservation ».
Les populations d’éléphants ont drastiquement diminué. L’espèce est aujourd’hui protégée par la CITES, qui interdit le commerce international de l’ivoire. Sur le plan local, le Parc national des Virunga multiplie les patrouilles mixtes et les campagnes de sensibilisation communautaire.
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À l’occasion de cette Journée mondiale, le parc lance un appel à une action collective.
« Chacun peut jouer un rôle dans la protection des éléphants. Cet animal est un symbole vivant du parc, un ambassadeur silencieux de la biodiversité africaine. Le protéger, c’est préserver une part de notre humanité et de notre lien ancien avec la nature sauvage », insiste Bienvenu Bwende.