L’IITA a tenu, au Sud-Kivu dans la cité de Kamanyola (territoire de Walungu) un atelier d’élaboration du plan stratégique sur la durabilité des cultures à utiliser dans les sites sous le programme l’Agenda pour la Transformation Agricole en République Démocratique du Congo (ATA-RDC).
Cet atelier de deux jours organisé par l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) avec ses partenaires dont l’Institut International de Leadership Agricole (AALI) et Bio Agri-business (BAB) a regroupé des acteurs agricoles venus de la province de la Tshopo, Mbuji-Mayi, Kinshasa, de Lubumbashi, Bukavu, Uvira et de la Plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu.
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Il avait pour objectif de définir les stratégies pour inclure les producteurs afin de former un cluster qui pourra compétir sur le marché.
Pendant les deux jours, les organisateurs ont également développé des stratégies de mobilisation des petits exploitants agricoles pour voir comment ils peuvent augmenter leur productivité agricole autour des produits culturales capables de résister aux aléas climatiques.
Lutter contre l’insécurité alimentaire !
Jacob Mignouna, Chef de station de l’IITA Kalambo et Coordonnateur de l’ATA-RDC indique que cet atelier de Kamanyola visait également à voir comment fédérer, supporter et accompagner les petits producteurs pour qu’ils puissent tirer le maximum de leur productivité et ainsi contribuer au développement agricole tel que prôné par le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi.
« Cet atelier vise à planifier les activités que nous allons mettre en œuvre pour la production agricole en RDC et plus précisément pour la saison qui va venir. Ici, il s’agit de voir comment nous allons mobiliser les petits exploitants agricoles pour voir comment nous allons augmenter leur productivité agricole autour des produits tels que le Maïs, le Soja, la banane plantain, le riz et d’autres légumineuses », a dit Jacob Mignouna.
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Il explique que ce programme a été défini pour lutter contre l’insécurité alimentaire, c’est-à-dire, produire beaucoup pour pouvoir disponibiliser la nourriture pour la population.
« Nous avons constaté que depuis un certain temps, les saisons culturales ne sont plus les mêmes. Il y a une évolution qu’on appelle changement climatique et pour faire face à ça, le programme va amener des variétés qui s’adaptent aux aléas climatiques ».
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Il ajoute que cet atelier va donc définir les modalités, sur comment regrouper d’une façon volontaire les paysans pour qu’ils se trouvent ensemble et bénéficier de tout ce qu’on peut apporter pour améliorer leur productivité que ce soit en intrants agricoles, crédits ou autres services dont ils ont besoin.
Pour Jacob Mignouna, c’est en les fédérant qu’ils pourront bénéficier de ces services là pour augmenter leur productivité et avoir plus des produits à mettre sur le marché.
S’agissant de l’accompagnement de l’IITA et ses partenaires de mise en œuvre en faveur des agriculteurs, le Coordonnateur de l’ATA-RDC soutient que l’accompagnement va se faire dans plusieurs villes.
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Il s’agit notamment de l’accompagnement à travers l’identification des agriculteurs, deuxièmement à travers un paquet agricole (les intrants agricoles, semences, crédits), troisièmement les appuis techniques des services (les formations) pour permettre à ces derniers de savoir utiliser le maximum d’intrants qu’on leur donne.
Participants satisfaits
Cette approche est saluée par les participants dans la séance de Kamanyola, qui se sentent réellement impliqués et considérés par l’IITA et ses partenaires
Une démarche qui, selon madame Nyimbe, cultivatrice et agri multiplicatrice venue de la province de la Tshopo pour prendre part à cet atelier, doit être appropriée par les agriculteurs.
Elle insiste sur la communication continue entre les agriculteurs locaux et les partenaires de mise en œuvre de l’ATA-RDC pour une meilleure appropriation du programme.
« Sans la communication avec la base (les paysans) les objectifs ne peuvent pas être atteints »
« Pendant cet atelier nous avons identifié les démarches à utiliser pour que l’agriculteur s’approprie tout ce que le gouvernement fait à travers le programme ATA-RDC. Le paysan ou l’agriculteur est au centre de ce programme comme on en a parlé. Aussi longtemps que le paysan est au centre de ce programme d’Agriculture, lui-même comprendra qu’il est l’acteur principal », dit Madame Mamy Nyimbe.
Pour y arriver, Madame Mamy Nyimbe pense qu’il faudra qu’il soit informé.
« Voilà pourquoi il y a des programmes qui se font en amont mais le paysan ne comprend rien dans l’exécution. Cela fait que le paysan ne s’approprie pas des tels programmes. La communication s’améliore lorsqu’on fait des ateliers pareils et que le paysan lui-même soit représenté pour que tous ses desideratas soient pris en compte par le programme. Sans la communication avec la base (les paysans) les objectifs ne peuvent pas être atteints. C’est pourquoi nous devons insister sur cette communication pour qu’elle soit continue avec les paysans », a insisté madame Mamy Nyimbe.
Ayant vu ce que les partenaires AALI et BAB ont déjà réalisé dans la plaine de la Ruzizi en faveur des agriculteurs de la place, Mamy Nyimbe a recommandé à l’IITA d’appuyer sur le levier de vitesse pour que ces deux partenaires viennent également dans sa province pour y implanter les mêmes activités enfin que les agriculteurs Tshopolais en soient également bénéficiaires.
« Aussi longtemps qu’on veut faire de l’agriculture paysanne une agriculture industrielle où le paysan fera du business avec ses produits, cela restera un atout pour nous. AALI et BAB sont des partenaires fiables pour nous dans cette démarche. Nous espérons que dans les jours à venir BAB et AALI vont s’approcher de la population de la Tshopo et vont l’aider à transformer ce qu’elle produit. Actuellement dans la Tshopo, on n’a pas une firme de transformation et on a besoin des partenaires comme eux surtout que déjà l’IITA est déjà visible à Tshopo mais les supports techniques de BAB et AALI seront d’une importance capitale », a insisté Mamy Nyimbe au cours de cette formation à Kamanyola.
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