Les antilopes, singes, porcs et porcs épics sont parmi les espèces les plus menacées dans le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB). C’est ce qu’ont affirmé les Peuples Autochtones et la communauté locale dans le groupement de Miti, en territoire de Kabare, au Sud-Kivu.
Cette mission publique radiodiffusée, conduite par « Mkaaji Mpya » et quelques journalistes le 26 septembre 2024, s’inscrit dans le cadre d’un projet visant à renforcer les capacités des médias pour la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal en RDC. Une émission se concentrant sur les cibles 1 et 4 du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.
Les Peuples Autochtones et les communautés riveraines se livrent à la destruction de la faune du PNKB principalement pour subsister. Dans un échange avec La Prunelle RDC, ils expliquent que les taureaux, antilopes, singes, porcs et porcs épics sont souvent capturés pour leur chair, car ils sont les plus accessibles dans les pièges.
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Un des principaux facteurs de cette destruction est la non-indemnisation des terres des Peuples Autochtones par l’État.
« L’État nous a pris nos terres sans nous indemniser. Nous ne pouvons pas préserver le parc tout en restant privés de ressources. Parfois, nous quittons nos lieux habituels de chasse pour trouver des animaux plus gros. Autrefois, nous ne savions ni abattre les arbres ni exploiter l’or. Mais face à la faim, nous avons été contraints à ces pratiques. Nous ne pouvons pas vivre uniquement de légumes, nous avons besoin de viande », se plaignent-ils.
Concernant la sensibilisation à la biodiversité, les Peuples Autochtones et les communautés locales confirment avoir bénéficié des efforts des agents du PNKB. Toutefois, ils déplorent que, malgré leur compréhension des enjeux, la gestion de leurs préoccupations laisse à désirer.
« Le PNKB a envoyé des agents pour nous sensibiliser à la protection de l’environnement, mais il doit aussi apprendre à mieux gérer notre relation afin que nous ne soyons plus tentés de détruire notre environnement pour obtenir du bois de chauffage ou d’autres ressources. Nous sommes prêts à contribuer à la protection du Parc, mais nous ne recevons aucune récompense pour nos efforts », expliquent-ils.
Relations entre Peuples Autochtones et communautés locales
La relation entre les Peuples Autochtones et les communautés locales n’est pas toujours harmonieuse. Le manque de réponses du PNKB aux besoins de ces populations contribue à un sentiment d’abandon. De plus, l’accès à la terre pour l’agriculture reste un problème majeur. Honorer les promesses faites par le PNKB serait une solution clé à ces conflits.
« Ces promesses non tenues alimentent notre ressentiment. Pour vivre en paix, le PNKB doit respecter ses engagements », affirment-ils.
Pour Gervais Muderhwa, Chargé des Projets et Directeur du département de l’Environnement, Conservation et Changement Climatique à « Mkaaji Mpya asbl », cette descente visait à rencontrer les Peuples Autochtones et la communauté locale pour écouter leurs doléances. L’objectif est que les responsables du Parc, au travers des médias, puissent répondre à leurs attentes.
« En tant qu’organisation, nous souhaitons comprendre les problèmes rencontrés par ces communautés et continuer à les sensibiliser à la protection de la biodiversité. Nous voulons voir les gestionnaires du Parc, les Peuples Autochtones et la communauté locale coexister pacifiquement », a-t-il ajouté.
En somme, les Peuples Autochtones et les communautés locales expriment leur gratitude envers « Mkaaji Mpyaasbl » en collaboration avec avec Kilalo Press, avec appui financier d’Internews Europe et Earth Journalism Network, pour avoir organisé ces échanges qui ont permis d’aborder la réalité des faits et de discuter des enjeux liés à la protection de la biodiversité.