À l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales (15 octobre) et de la Journée mondiale de l’alimentation (16 octobre), La Prunelle RDC asbl a organisé une activité de sensibilisation et d’échanges avec les femmes du village de Birava, dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu. L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Kivu Climate Action », sous le thème : « Renforcer l’autonomisation des femmes rurales, assurer la sécurité alimentaire, protéger l’environnement et éradiquer la pauvreté. »
À travers cette activité, La Prunelle RDC asbl a voulu rendre hommage à ces femmes rurales, souvent oubliées, mais qui nourrissent la ville de Bukavu et leurs familles grâce à leur travail quotidien dans les champs. Ces femmes, véritables piliers de la survie communautaire, sont pourtant confrontées à de graves difficultés économiques et climatiques.
« Quand elles tournent la terre, elles activent un espoir dans la population urbaine », a rappelé un représentant de l’organisation.
La rencontre visait à sensibiliser les participantes aux techniques agricoles respectueuses de l’environnement, à promouvoir la culture durable et à rappeler qu’il est possible de produire tout en protégeant la planète. Pour La Prunelle RDC asbl, autonomiser les femmes rurales, c’est leur permettre de devenir actrices de leur propre résilience et de celle de leurs communautés.
Dans ce village où la culture, l’élevage et un peu de commerce sont les principales activités, les femmes ont partagé leurs difficultés quotidiennes.
Faida Mwa Muchindigiri explique que le changement climatique a appauvri la terre, principale source de revenu pour payer les études de ses enfants.
« Nous souffrons beaucoup. Les enfants rentrent à la maison faute de frais scolaires. Certains ont même abandonné les cours. »
Furaha Nvako, une autre mère de famille, s’inquiète du manque d’opportunités pour les jeunes diplômés :
« On se donne du mal pour envoyer nos enfants à l’école, mais après leurs études, ils n’ont pas de travail. Ils reviennent au champ comme nous. »
Pour Pascaline Mwa Mudahindwa, dont le mari est paralysé, la pauvreté et l’absence d’associations d’épargne aggravent la précarité.
« Les dettes contractées pour payer les soins ou l’école entraînent souvent des sanctions injustes. Nous avons besoin d’un système d’épargne solidaire pour sortir de cette misère. »
Ces échanges ont permis de mettre en avant le lien entre protection de la nature, alimentation saine et réduction de la pauvreté.

Les femmes ont reconnu que la gestion responsable des terres peut renforcer la sécurité alimentaire et la résilience climatique.
Elles ont aussi salué le courage et l’engagement de La Prunelle RDC asbl d’avoir touché « une population souvent oubliée » et ont exprimé leur souhait de bénéficier, à l’avenir, de soutiens techniques et matériels, notamment pour l’accès à des champs communautaires.
Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), plus de 2,5 millions de personnes vivent aujourd’hui en insécurité alimentaire au Sud-Kivu. Les causes : conflits armés, effondrement du développement agricole, dépendance aux importations et changement climatique.
« Les populations doivent produire et consommer ce qu’elles cultivent. Cela passe par la paix, la stabilité et des investissements durables dans l’agriculture locale », a souligné Momadou Sow, chef de programme du PAM au Sud-Kivu et au Maniema.
Pour La Prunelle RDC asbl, investir dans les femmes rurales, c’est investir dans l’avenir du pays.
« L’autonomisation des femmes rurales, c’est la clé d’un monde sans pauvreté. Sans elles, pas de sécurité alimentaire, pas de résilience face au climat », a conclu l’organisation.



