Journée mondiale du cancer: des gynécologues parlent du cancer du sein

Crédit photo : Université de Southampton

« Combler les lacunes en matière de soins  et un appel  à unir nos voix et agir »,  c’est sous ce thème que la journée mondiale du cancer est célébrée ce dimanche 4 février 2024. C’est dans ce cadre qu’un reporter de la Prunelle RDC a rencontré deux gynécologues de la ville de Bukavu au Sud-Kivu,  en vue de discuter autour du cancer de seins.

D’après Patrick Murhula, gynécologue à l’Hôpital Skyborne, le cancer de sein est un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient anarchiquement et avec une évolution non contrôlée par l’organisme. De plus en plus, il y a des cas de cancer de sein étant donné que l’âge moyen est entre 25 ans ou 35 ans où on a au moins de 20% de cas,  et au-delà de 50 ans on a au-delà de 30% des cas de cancer de sein ».

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Ce dernier énumère les différentes causes qui favorisent le cancer du sein.

«Ce qui favorise plus le cancer de sein c’est d’abord nos habitudes alimentaires,  l’abus de l’alcool, du tabac, notion de sédentarisation,  la non-pratique du sport,  ce qui cause l’obésité qui est un facteur favorisant le cancer le sein, l’exposition aux irradiations des ultraviolets,  la notion génétique,…» indique Dr. Patrick Murhula.

Pour Dr Kakusu Dieudonné, gynécologue à l’hôpital de Panzi,  cela impacte négativement sur la vie des femmes atteintes par le cancer de sein.

En effet, ces dernières font face à d’énormes conséquences dans leur vie de couple et même dans la société entière. Les victimes sont généralement écartées de la famille.

« Les femmes atteintes du cancer du sein ont un sentiment de découragement. Ce qui  arrive souvent est que la personne ne voit déjà que la mort et se sent démotivée de vivre. Elle perd ce désir de vie de couple si elle est mariée. Parfois c’est l’homme ou la femme qui se retire l’un à l’autre. Au départ ce n’est pas très douloureux mais avec le temps ça le devient et ça gène. D’abord du pus, du sang, des plaies énormes et là la personne perd toute la peau du sein atteint. A ce niveau, c’est toute la famille qui a tendance à vouloir s’écarter de toi. Ce sont ces conséquences qui causent la perte même du goût de vivre. Lorsque vous  avez le cancer de sein, il va évoluer jusqu’aux organes proches comme le cœur, avec la palpitation,  des ganglions à gauche à droite, vous aurez de la fièvre,  des infections, et bien d’autres conséquences », ajoute Dr. Dieudonné Kakusu.

S’auto palper les seins

Le Docteur Patrick Murhula qui rappelle que le cancer est une maladie dangereuse recommande l’autopalpation des seins comme l’un des éléments efficaces et simples pour prévenir le cancer de seins.

 «Pour ce qui est du traitement, cela dépend du stade de développement de la maladie. Le traitement reste difficile surtout lorsqu’il y a des ganglions, la survie est de moins d’une année ou six mois malgré tout ce qu’on peut faire. Le traitement c’est l’autopalpation régulière et le dépistage.  À moindre changement de comportement au niveau du sein comme la couleur, la sécrétion,  la douleur,  de consulter un spécialiste pour qu’il fasse des analyses approfondies en mettant en marche un diagnostic avec d’abord une échographie. Aussi,  une mammographie qui se fait actuellement chaque après 3 ans  surtout pour les femmes ayant 35 ans et plus pour savoir ce qui ne va pas », conclut-il. 

Ces deux spécialistes en Gynécologie recommandent donc à l’Etat congolais de créer un système de sécurité sociale,  un programme de prise en charge des femmes atteintes par le cancer de seins et un programme de dépistage qui doit être gratuit.

« Une prise charge précoce peut éviter des complications plus désastreuses. Et aux femmes de faire L’autopalpation. En cas de difficultés, passer à l’hôpital pour savoir comment le faire, «cela gratuitement.  Mieux vaut prévenir que guérir».  

Suzanne Baleke

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