« Les sages-femmes sont à compter au bout des doigts dans la province du Sud-Kivu, un défi qui est lié à la non-ancienneté de cette filière de la santé au sein des Universités et Institutions supérieures au Sud-Kivu », C’est ce qu’affirme ce lundi 6 mai 2024 le Docteur Nyamugaragaza Bugini Nikita, Chef du Département de la Santé Sexuelle et Reproduction à la Division Provinciale de la Santé au Sud-Kivu.
A l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme, célébré le 05 mai de chaque année, ce médecin souligne que l’importance de la sage-femme est très capitale puisque la grossesse et l’accouchement sont considérés comme des phénomènes physiologiques naturels et normaux et que les complications sont souvent non prévisibles et non prévenues.
« Le cursus a commencé seulement il y a peu de temps et c’est ça le défi ; ce qui fait qu’aujourd’hui que dans la province du Sud-Kivu, les sages-femmes sont à compter au bout des doigts et quand vous allez dans certaines zones reculées vous ne savez même pas trouver ni sage-femme même pas une accoucheuse qualifiée. Dans ces zones-là, vous avez juste des accoucheuses traditionnelles. Un autre défi, c’est de permettre à ce qu’un certain nombre des personnes qui sont intéressées accèdent à ce cursus de cette filière là parce qu’il faut dire que l’Enseignement Supérieur Universitaire coûte par rapport au congolais moyen. Un autre défi que connaissent la plupart, est qu’ils sont seulement déployés dans des grands centres, dans des grandes agglomérations, dans des grandes villes. Ce qui fait, qu’aujourd’hui, les quelques sages-femmes qu’il y a ne sont pas motivés pour aller prester la profession de l’art de guérir et prendre en charge la femme enceinte et la femme qui est en train d’accoucher, l’enfant qui est en train de naître », explique Nyamugaragaza.
Il ajoute que le travail de la sage-femme est énorme et que sa contribution se fait sentir au niveau communautaire en cas des décès maternel, des mariages d’enfants, au cas liés aux violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) et lors des sensibilisations sur le planning familial.
Au niveau clinique, les sages-femmes sont indispensables. En cas de suivi de la grossesse, la formation sur les VSBG et l’accompagnement pour la sensibilisation des femmes et des hommes.
« Comme professionnel de santé, son travail de sage-femme commence dès qu’on détecte qu’une femme est enceinte jusqu’à 42 jours après l’accouchement. Ça, c’est en rapport avec la grossesse, l’accouchement, la naissance et les complications liées à la grossesse et à l’accompagnement comme prestataires cliniques mais comme clinique, la sage-femme reste un professionnel de santé. Donc, elle ne va pas limiter ses actions de santé même quand elle est en clinique seulement à la naissance, à l’accouchement ; elle offre d’autres soins comme les soins liés à la nutrition et surtout la nutrition de la femme enceinte et la femme qui a accouché et même de l’adolescente », conclut-il.
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Pour cette année, le thème retenu est « les sages-femmes : une solution vitale pour le climat » cela parce que la crise climatique, en particulier, est une menace spécifique qui pèse sur les femmes et les filles.
Les recherches montrent que des températures plus élevées peuvent engendrer des complications obstétricales et causer ou aggraver les problèmes liés à la santé maternelle, notamment les accouchements prématurés et les interruptions spontanées de grossesse.
Bien que cette journée soit commémorée chaque le 5 mai, la Division Provinciale de la Santé au Sud-Kivu, à travers son bureau de la Santé Sexuelle et de la Reproduction et sa filière de la Santé Sexuelle célébrera cette journée ce mercredi 8 mai de l’année en cours.