Idjwi : la Peste des Petits Ruminants n’a pas encore dit son dernier mot !

Chèvres

De nombreux villages de deux chefferies du territoire d’Idjwi sont toujours affectés par la Peste des Petits Ruminants (PPR). Des chèvres et des moutons continuent de périr depuis l’année dernière, tandis que les autorités tardent à mener des actions pour stopper cette situation.

L’alerte a de nouveau été lancée par l’inspecteur chargé de la Pêche et de l’Élevage à Idjwi. Les plus grands villages touchés sont Mugote, Nyakalengwa et Mpene (Idjwi Sud). Il précise que la situation est généralisée sur l’ensemble du territoire d’Idjwi.

Lire aussi : Nord-Kivu : une maladie non encore identifiée décime des chèvres à Rutshuru

« L’épidémie a ravagé tous les ruminants, notamment les chèvres et les moutons. Elle a exterminé le cheptel », s’est-il inquiété.

Mais quelle est cette maladie qui frappe le principal élevage dans les villages de la province du Sud-Kivu et à Idjwi ?

Joseph Bafunyembaka, spécialiste vétérinaire, explique que la Peste des Petits Ruminants (PPR) est une maladie virale réputée très contagieuse qui touche les chèvres et les moutons.

Causée par un virus du genre morbillivirus (famille des paramyxovirus), cette maladie se caractérise par un état d’abattement, une forte fièvre, des écoulements nasaux et oculaires, des lésions buccales, des difficultés respiratoires accompagnées de toux, ainsi que des diarrhées nauséabondes. Elle se termine, dans bien des cas, par la mort de l’animal en moins d’une semaine.

« Aucun traitement spécifique n’est indiqué pour cette pathologie, mais comme pour toutes les maladies virales, on s’attaque aux symptômes pour essayer de sauver quelques sujets, avec peu de chances d’atteindre plus de 50 % de guérison, surtout lorsque le cheptel est essentiellement constitué de jeunes et de femelles gestantes », dit-il.

La contagion étant très rapide et difficile à contenir, met en garde Joseph Bafunyembaka.

« Le Ministère de la Pêche et de l’Élevage, en collaboration avec les partenaires, a toujours privilégié des campagnes de vaccination, ce qui a, depuis quelques années, contribué à une relative évolution du secteur pastoral, bien qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour éradiquer les épizooties fréquentes en République Démocratique du Congo. »

Lire aussi : Vaccination contre le charbon symptomatique chez les Bovins : les éleveurs d’Uvira (Sud-Kivu) remercient le gouvernement congolais et le PICAGL 

Il déplore surtout ce qu’il considère comme un relâchement dans l’application des lois spécifiques à ce type de maladies.

« Non seulement l’État congolais ne met aucun moyen à la disposition des autorités vétérinaires pour leur sécurité, mais il n’existe également aucune politique d’indemnisation des victimes (éleveurs) dans nos zones d’élevage. »

Dans des conditions normales, la zone d’élevage devrait être subdivisée en trois en cas de déclaration d’une épizootie.

D’abord, il y a la zone infectée, où se trouve un ou plusieurs cas de maladie confirmée ; ensuite, la zone suspecte, où des animaux soupçonnés d’avoir été en contact avec les malades doivent être observés pendant une période déterminée ; enfin, la zone saine, où il est urgent d’organiser la vaccination.

Pour les animaux malades de la zone déclarée infectée, l’État doit, selon ce spécialiste vétérinaire, organiser l’abattage et la destruction de tous les animaux atteints.

Suzanne Baleke

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.