Sud-Kivu : la Société civile de Bagira lance le projet « à la rencontre de nos scientifiques »

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Lancement du projet "A la rencontre de nos scientifiques" dans la commune de Bagira

La Société civile de la commune de Bagira, au Sud-Kivu, a lancé ce dimanche 6 octobre 2024 un projet dénommé « À la rencontre de nos scientifiques ». Ce projet vise principalement à créer un espace de dialogue entre la communauté de Bagira et les scientifiques de la région, afin de discuter des enjeux liés à la science et de contribuer à son développement.

En effet, le Président de la Société civile du bureau urbain de Bukavu a indiqué que ce projet promet d’être bénéfique pour la communauté de Bagira. Il a expliqué les raisons qui ont motivé la mise en œuvre de cette initiative.

« Nous avons remarqué que nous avons d’éminents professeurs et chercheurs qui réalisent des travaux dans divers domaines, mais leur impact n’est pas ressenti. Nous avons voulu comprendre pourquoi nous ne pouvions pas bénéficier des résultats de ces recherches. Lors de ce lancement, nous avons eu l’honneur d’accueillir le Professeur Désiré, qui a présenté sa thèse sur l’amélioration de la production de poissons sur le lac Kivu, la vente et la domestication des poissons, une pratique encore rare », a déclaré Alain Shindano.

Le Professeur Désiré Bayongwa, doyen de la faculté de l’économie de l’Université de Kaziba et recteur de l’Université de Développement Durable en Afrique Centrale à Bagira, a remercié la Société civile de Bagira pour avoir initié cette activité, qui crée un lien de proximité avec les chercheurs de la commune.

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À l’issue de cette rencontre modérée par Muhindo  Cikwanine, le Prof Bayongwa a profité de l’occasion pour présenter la synthèse de sa thèse soutenue à Kinshasa, qui porte sur l’optimisation des techniques piscicoles et halieutiques sur le lac Kivu en RDC, avec une application entrepreneuriale suivant le modèle Nzibade.

« Dans notre exposé, nous avons développé une approche participative impliquant la communauté des pêcheurs du lac Kivu. Cela nous a permis de montrer à la communauté intellectuelle de Bagira comment réaliser une triangulation entre les différentes phases de l’élevage des poissons en cage, couplée à la technique de pêche au filet maillant, afin d’apprendre à la population de Bukavu à élever les poissons de manière domestique », a précisé le professeur.

Il a également souligné qu’il est essentiel de reconnaître que l’industrie de la pêche peut être lucrative.

« Beaucoup de jeunes ne s’intéressent pas aux activités halieutiques. C’est l’une des raisons qui m’ont poussé à inviter les jeunes et notre gouvernement à promouvoir les écoles de pêche, ainsi qu’à établir une faculté dédiée à la protection de l’écosystème des lacs. Il est crucial que les jeunes issus de ces écoles perçoivent la pêche comme une entreprise viable, capable de générer des revenus et de dynamiser l’économie de la province. »

Enfin, la question du non-respect des 10 mètres de rive sur le lac Kivu a également été abordée. Il a expliqué que ces 10 mètres sont essentiels, car ils abritent la végétation aquatique et les niches aquatiques, qui constituent les lieux de reproduction des poissons.

Le Professeur Désiré Bayongwa appelle les autorités provinciales à élaborer un édit interdisant cette pratique et à veiller à son application afin de préserver les ressources halieutiques pour les générations futures.

Suzanne Baleke

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