Au Congrès de l’UICN, la RDC menace de militariser ses aires protégées

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Le premier congrès de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sur les aires protégées d’Afrique, se tient depuis lundi 18 juillet courant à Kigali au Rwanda. Ce grand rassemblement de 6 jours regroupe des délégués de tout le continent, quelques mois seulement avant le sommet de la COP15. Il réunit des gouvernements, le secteur privé, la Société Civile, les populations autochtones et les communautés locales, ainsi que le monde universitaire.




Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo qui y participe a, lors de sa prise de parole, fustigé les différentes attaques de ses aires protégées par un groupe rebelle (M23), actuellement actif dans le Parc national des Virunga, et qui bénéficie d’un appui du Gouvernement rwandais.

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Devant la presse, Modero Nsimba, ministre congolais du Tourisme, a ouvertement exprimé la colère de son pays. Il menace de militariser le Parc national des Virunga, si les pays participants au congrès ne condamnent pas le Rwanda, pour son appui à ce groupe rebelle qui commet des attaques dans un parc inscrit sur la liste du patrimoine mondial.

«Sachez que le pays qui vous reçoit soutient un groupe rebelle M23 qui tue, pille et saccage une aire protégée inscrite sur la liste du patrimoine mondial, le parc des Virunga. Il faut que les participants à la réunion de Kigali et la communauté internationale condamnent formellement le Rwanda et se lèvent pour protéger le parc des Virunga, ce patrimoine mondial, comme le monde s’était levé unanimement lorsque les mosquées de Tombouctou au Mali ont été attaqués », a déclaré le ministre congolais du Tourisme.

Et d’ajouter : « A défaut je vais proposer la militarisation des aires protégées de l’est de la RDC. Il est anormal que le Parc des Virunga soit géré par un Belge, que des chercheurs britanniques viennent y travailler alors que tout le monde est indifférent au drame imposé par le Rwanda“, a-t-il menacé.




Il faut dire que depuis la fin de l’année dernière, une ancienne rébellion, le M23, vaincue en 2013, a repris les armes et pris le contrôle de plusieurs localités à l’intérieur du Parc national des Virunga. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste.

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Le Gouvernement congolais affirme qu’à cause de ces attaques, 4 centrales de l’Est ne produisent plus de l’électricité, obligeant les populations à exercer une pression accrue sur les forets où elles abattent les arbres, pour en faire du bois de cuisson. La RDC se vante d’avoir consacré 13,7% de son territoire à la conservation, et se propose d’atteindre 17%.

Ansima Shekinah, stagiaire INSTIKA

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