À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, célébrée le 28 juillet, le gastro-entérologue Tony Shindano appelle les habitants du Sud-Kivu à se faire dépister et à se vacciner pour prévenir les formes graves des hépatites B et C.
« Les hépatites B et C sont les plus dangereuses car elles évoluent silencieusement vers des complications graves comme la cirrhose ou le cancer du foie », alerte le Dr Tony Shindano, chef du service de gastroentérologie à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB).
Lire aussi : Journée mondiale contre l’hépatite 2025 : « Faisons tomber les barrières » pour éliminer une menace silencieuse
Lors d’un entretien accordé à l’occasion de cette journée mondiale, le spécialiste a rappelé que les hépatites sont des infections du foie causées par cinq types de virus : A, B, C, D et E. Les formes A et E, souvent bénignes, sont liées à de mauvaises conditions d’hygiène, tandis que les formes B, C et D se transmettent par voie sanguine, sexuelle ou de la mère à l’enfant.
Selon lui, l’Afrique est particulièrement touchée par l’hépatite B, dont la contamination intervient fréquemment à la naissance ou durant les premières années de vie. « Les complications apparaissent parfois à l’âge adulte, après des années d’évolution silencieuse », explique-t-il.
Le Dr Shindano recommande un dépistage précoce, surtout pour les hépatites B et C, afin d’engager un traitement à temps. « Il existe aujourd’hui des traitements très efficaces pour l’hépatite C, avec un taux de réussite proche de 100 %. Pour l’hépatite B, le traitement est souvent prolongé et le virus peut réapparaître, d’où l’importance de la vaccination dès la naissance », précise-t-il.
Il regrette toutefois que dans plusieurs pays, le calendrier vaccinal débute seulement six semaines après la naissance, faute de moyens pour rendre le vaccin disponible immédiatement.
Parmi les recommandations émises, le médecin cite l’hygiène des mains pour prévenir les hépatites A et E, l’usage d’objets tranchants stérilisés, le dépistage des donneurs de sang et surtout, la vaccination des personnels de santé, particulièrement exposés.
« Nous devons briser les barrières politiques et administratives qui freinent l’accès à la prévention, au dépistage et au traitement », insiste-t-il.
Lire aussi : Est de la RDC : malgré l’insécurité, Médecins Sans Frontières maintient ses interventions au Sud-Kivu et au Maniema
Le thème retenu cette année, « Hépatite : faisons tomber les barrières ! », met justement en lumière les obstacles persistants : manque de financement, stigmatisation, inégalités sociales et défaillances des systèmes de santé.