Journée Mondiale du Perroquet : en RDC, le cri du gris d’Afrique se meurt

Le Perroquet
Le Perroquet

Alors que le monde célèbre ce 31 mai la Journée Mondiale du Perroquet, le cri du Perroquet Gris d’Afrique, emblématique des forêts de la RDC, se fait de plus en plus rare. Entre déforestation et trafic illégal, l’espèce est en danger.

Le Perroquet Gris d’Afrique (Psittacus erithacus), joyau ailé de la biodiversité centrafricaine, est aujourd’hui classé en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En République Démocratique du Congo, pays où l’on trouvait jadis de larges populations de cet oiseau intelligent, sa survie est désormais menacée.

Les causes de ce déclin sont bien connues : la déforestation galopante, alimentée par l’exploitation forestière illégale, l’agriculture itinérante et l’urbanisation incontrôlée, détruit chaque jour un peu plus l’habitat du perroquet. À cela s’ajoute le trafic illégal d’animaux sauvages : prisés pour leurs talents d’imitation et leur intelligence, des milliers de perroquets sont arrachés à la forêt chaque année pour alimenter un commerce international lucratif mais destructeur.

Souvent capturés au péril de leur vie — ou de celle de leurs congénères — ces oiseaux sont ensuite exportés clandestinement vers des pays où leur « parole » fait office d’exotisme. Résultat : des nids vides, des familles brisées, et un vide sonore grandissant dans la canopée.

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« Perdre le perroquet, c’est perdre une voix de la forêt »

Cette phrase, simple et percutante, illustre bien le danger que représente la disparition du perroquet gris. Au-delà de la beauté de l’espèce, c’est tout un rôle écologique qui est en jeu : ces oiseaux participent à la dispersion des graines, à la pollinisation et au maintien de l’équilibre forestier. Leur disparition est donc le signal d’alerte d’une forêt qui s’éteint à petit feu.

Le silence qui gagne les forêts congolaises n’est pas qu’un drame pour les amoureux de la nature ; il est le symptôme d’un effondrement écologique plus vaste.

Pour éviter l’extinction du perroquet gris, une réponse forte est nécessaire. Elle passe par :

  • l’application rigoureuse des lois contre la déforestation ;
  • la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’animaux ;
  • la sensibilisation des communautés locales à la valeur écologique du perroquet ;
  • le refus citoyen d’acheter des oiseaux issus du trafic.

Chaque geste compte. Soutenir les associations de conservation, signaler les trafics, éduquer les plus jeunes : autant d’actions qui peuvent faire la différence.

En cette Journée Mondiale du Perroquet, la voix du Gris d’Afrique est un cri d’alerte. L’écouter, c’est reconnaître notre devoir de protéger ce patrimoine vivant. Car sauver le perroquet, c’est préserver un pan entier de la richesse sonore, écologique et culturelle de la RDC.

Abdallah Mapenzi

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