Au moins 6,8 % de la population du Sud-Kivu est touchée par une malnutrition aiguë globale, dont 1,6 % en souffrent sous forme sévère, selon les données révélées ce lundi 2 juin 2025 par Lenkwa Kabwika, assistant technique au Programme national de nutrition (PRONANUT).
Cette déclaration a été faite à l’occasion de la Journée mondiale des troubles des compléments alimentaires, célébrée chaque année le 2 juin.
Les adolescents, particulièrement les filles, les plus touchés
Le Dr Kabwika a précisé que les adolescents, notamment les jeunes filles, sont les plus vulnérables face à ce fléau nutritionnel. Il a rappelé que la prise en charge de la malnutrition reste gratuite dans les structures spécialisées de la province, mais que l’équipe fait face à des difficultés majeures dues à l’insécurité persistante.
« Nous manquons de médicaments et d’aliments de complément. Les stocks et dépôts ont été pillés depuis février dernier. Et actuellement, il n’y a pas d’aide humanitaire », a-t-il alerté.
Alarme sur la consommation incontrôlée de compléments appelés « plamplunats »
Le responsable du PRONANUT a également exprimé ses inquiétudes face à la consommation anarchique de certains compléments alimentaires, notamment les “plamplunats”, vendus sans contrôle dans les marchés et boutiques du Sud-Kivu. Ces produits, pris sans prescription médicale, exposent les adolescents à des risques d’AVC ou d’intoxication alimentaire.
« L’organisme n’a pas besoin de ces produits pris sans suivi médical. Leur usage abusif peut entraîner de graves conséquences sur la santé des jeunes. Nous risquons une crise sanitaire d’ampleur si rien n’est fait », a prévenu le docteur.
Face à la montée des risques, Lenkwa Kabwika a lancé un appel urgent à la sensibilisation, demandant aux parents, enseignants et leaders communautaires de freiner la consommation incontrôlée de ces compléments et d’encourager les jeunes à consulter dans les structures habilitées.
« Nous demandons à ceux qui en consomment déjà d’arrêter immédiatement. La prévention est notre seul rempart », a-t-il conclu.
Comprendre les troubles du comportement alimentaire (TCA)
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) désignent des pratiques alimentaires anormales accompagnées d’une souffrance psychique intense. Parmi les plus fréquents, on distingue :
- L’anorexie mentale, marquée par une restriction alimentaire sévère.
- La boulimie, caractérisée par des crises d’hyperalimentation suivies de comportements compensatoires.
- L’hyperphagie boulimique, qui se manifeste par des prises alimentaires excessives, sans compensation.
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