Le diabète au Sud-Kivu : une préoccupation croissante

diabète - CAPSA
Syringe and medical drugs for diabetes, metabolic disease treatment

18.729 cas de diabète, dont 269 décès, ont été rapportés par les structures de santé intégrées du Sud-Kivu en 2023, contrairement à l’année 2022 où la province avait enregistré 17.227 cas. Cette précision a été donnée ce jeudi 14 novembre 2024 par le Centre d’Appui à la Promotion de la Santé (CAPSA asbl).

Chaque année, le 14 novembre, on commémore la Journée mondiale du diabète. Une journée de sensibilisation organisée dans le monde entier pour mobiliser les leaders d’opinion, les autorités politico-administratives et sanitaires, les professionnels et prestataires de santé, les médias, ainsi que les personnes atteintes du diabète et leurs familles, afin de mieux comprendre l’ampleur de cette maladie

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Le thème de la Journée mondiale du diabète pour la période 2024-2026 est : « Diabète et Bien-être ».

L’objectif principal de cette journée est de contribuer à mieux connaître les complications liées au diabète, sa prise en charge et, surtout, les moyens de le prévenir.

Pour la directrice de CAPSA, Marie Misani, cette conférence-débat vise à éveiller la conscience des autorités politico-administratives et sanitaires, ainsi que des partenaires techniques et financiers, afin qu’ils portent une attention particulière à ce fléau qui touche des millions de personnes à travers le monde, et plus particulièrement au Sud-Kivu.

« Grâce aux sensibilisations que nous avons menées, nous espérons que cela aidera la majorité des personnes diabétiques et celles qui vivent avec des malades diabétiques », a-t-elle indiqué.

Les discussions lors de cette conférence ont porté sur la situation du diabète au Sud-Kivu, les complications liées à la maladie, ainsi que la prise en charge communautaire, médicale, nutritionnelle et psychologique des diabétiques. Les échanges ont aussi permis de formuler des recommandations pour améliorer la gestion de cette maladie.

Selon Marie Misani, l’objectif est de sensibiliser et d’impliquer les autorités locales dans la lutte contre le diabète, tout en soulignant trois défis majeurs : le manque d’information sur les complications du diabète, le manque de financement pour les projets de prise en charge, et le manque d’implication des dirigeants dans cette lutte.

« Depuis 2011, nous avons inscrit une ligne budgétaire pour la prise en charge des diabétiques au niveau de la province du Sud-Kivu. Mais malheureusement, jusqu’à présent, cette ligne n’a pas été concrétisée. Nous remercions le gouverneur honoraire, qui avait alloué 1 000 dollars, ce qui nous a permis d’acheter des glucomètres et quelques seringues pour les distribuer aux structures sanitaires prenant en charge les diabétiques », a-t-elle ajouté.

Elle précise

« Nous ne demandons pas la gratuité, mais un allègement des charges. Car, comme vous pouvez le constater, la plupart des patients diabétiques pauvres développent davantage de complications que les autres. »

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Le diabète est une maladie coûteuse, non seulement pour le malade et sa famille, mais aussi pour les autorités sanitaires. Il atteint des niveaux critiques et continue de progresser, ce qui rend urgent de commencer à agir dès aujourd’hui, plutôt que de reporter les actions à demain.

Chaque 5 secondes, une personne meurt dans le monde des suites du diabète. En 2021, les décès dus au diabète étaient estimés à 6,7 millions, soit 18 610 décès par jour. Le diabète contribue non seulement à la détérioration de la santé des individus, mais aussi à l’accroissement des inégalités sociales et économiques dans le monde. Les décès liés au diabète et aux autres maladies non transmissibles sont largement évitables, à condition qu’il y ait une volonté politique des gouvernements et une réponse adéquate des systèmes de santé.

Vinciane Ntabala

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