Nord-Kivu : des gorilles de montagne et leur habitat menacés par les combats entre FARDC et M23

La coalition des organisations de la Société Civile du secteur environnemental, foncier et des droits humains du paysage de Virunga, a saisi les chefs d’états de la RDC et du Rwanda, sur son inquiétude quant à la survie des gorilles de montagne du secteur Mikeno, du Parc National des Virunga, à la suite des affrontements entre FARDC et M23 au Nord-Kivu.




Dans une correspondance adressée à ces deux chefs d’états africains, cette coalition a indiqué que cette espèce, qui est « l’unique population des gorilles de montagne au monde », ainsi que son habitat, sont actuellement sous menace suite à ces combats dans leur zone d’habitation.

«Depuis le dernier trimestre de 2021, nous avons observé une reprise des hostilités entre les Forces Armées de la RDC et le groupe rebelle du M23 dans cette zone constituant pour l’habitat naturel du gorille de montagne avec toutes les conséquences environnementales y afférentes à savoir : l’exposition des gorilles aux tirs croisés des belligérants et autres engins explosifs, le traumatisme psychologique de ces animaux lié aux détonations des armes lourdes et une migration désordonnée de ces animaux fuyant dans le sens et les exposant au braconnage,» alertent les organisations signataires de la correspondance.

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En cette période de grandes pandémies comme Covid-19, Ebola, la variole de singe et autres, ces organisations notent que l’installation des positions et des campements des belligérants dans cet écosystème « fragile », expose également les gorilles à d’éventuelles épizooties qui pourraient les décimer.

Ces organisations rappellent que les animaux n’ont pas de nationalité : «Cette situation dramatique que vivent actuellement ces animaux concerne indistinctement les deux pays,» font-elles observer. «Il s’agit d’un patrimoine commun que nous devons absolument sauvegarder pour l’intérêt de nos deux pays,» insistent-elles.




Elles recommandent aux Chefs d’État de ces deux pays de sécuriser conjointement cette zone stratégiquement écologique pour cette espèce phare et endémique, en la démilitarisant, tout en laissant sa protection aux seuls écogardes des deux pays respectifs.

Ces organisations demandent également un renfort du Mécanisme conjoint de vérification élargi, à travers une surveillance permanente de cette espèce « en danger ».

Bertin Bulonza

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