La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise environnementale aiguë, marquée par la pollution croissante de ses écosystèmes et la destruction de la faune. Le 4 octobre, lors de la célébration de la Journée Mondiale des Animaux, les activistes des droits des animaux appellent à mettre en lumière ces défis qui menacent non seulement l’environnement, mais aussi les droits fondamentaux des animaux.
La pollution, notamment par les plastiques et les substances toxiques, a des conséquences désastreuses sur la faune aquatique. Chaque année, plus d’un million d’animaux marins, dont 100.000 mammifères, perdent la vie à cause de cette pollution. Les eaux, contaminées par des déchets plastiques et des produits chimiques, mettent en péril la chaîne alimentaire et l’intégrité des habitats naturels.
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Dans ce contexte alarmant, Elysée Kitabwira Rugondera, activiste des Droits des animaux, insiste sur l’urgence de rappeler que les animaux sont des êtres sensibles, conscients et intelligents, bien que leur statut reste largement ignoré.
En RDC, insiste-t-il, leur traitement comme de simples objets ou marchandises doit cesser. La Déclaration Universelle des Droits des Animaux (DUDA), non ratifiée par la RDC, souligne que les animaux sauvages ont le droit de vivre librement dans leur milieu naturel, un droit qui est constamment bafoué.
« La célébration de cette journée mondiale des animaux est importante et constitue un éveil aux autorités, à la population sur la situation alarmante de dégradation des droits des animaux en RDC surtout dans sa partie Est victime des guerres, de la déforestation et la destruction des écosystèmes sauvages, de la pollution sans précédent des écosystèmes mettant en péril la faune sauvage, mais aussi la résurgence des pathologies légalement contagieuses et zoonotiques chez les animaux dont la prise en charge reste moins appropriée appauvrissant les ménages qui ne vivent que de petits élevages comme sources d’économie ».
Le thème de cette année, « Ensemble, agissons pour le bien-être animal », résonne particulièrement dans le pays où les droits des animaux sont méconnus.
Les lois en vigueur, telles que la loi n° 11/009 du 9 juillet 2011 sur la protection de l’environnement, et la loi n° 14/003 du 11 février 2014 sur la conservation de la nature, nécessitent des révisions et des mises en œuvre rigoureuses, appelle Elysée Kitabwira.
Il pense que les actes compromettant la survie des espèces, tels que le massacre des animaux sauvages et la destruction des biotopes, doivent être considérés comme des crimes contre la biodiversité.
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“La pollution des eaux par des plastiques qui inondent nos quartiers après les pluies, des substances toxiques, la pêche aux frayères sont à la base de la perte et destruction des animaux aquatiques entraînant la mort de plus d’un million et demi d’animaux marins chaque année à cause de la pollution plastique, dont 100 000 mammifères marins. La pollution plastique détruit également les habitats et impacte toute la chaîne alimentaire du plancton aux grands prédateurs ».
Aussi, soutient-il, les conséquences de la déforestation et des pratiques agricoles destructrices sont dévastatrices pour la faune. Environ 27.000 espèces végétales et animales disparaissent chaque année à l’échelle mondiale, mettant en péril l’équilibre des écosystèmes et augmentant le risque d’extinction.
Les activistes des droits des animaux appellent les autorités à prendre des mesures concrètes. Elysée Kitabwira Rugondera pense qu’il est crucial d’intégrer l’éducation sur le respect des animaux dans les programmes scolaires, pour sensibiliser les jeunes générations. La reconnaissance de la personnalité juridique des animaux doit devenir une réalité en RDC.
Cette Journée mondiale des animaux est une occasion pour les défenseurs de leurs droits pour hausser la voix afin que la RDC s’engage à protéger la faune et à garantir des conditions de vie dignes pour tous les êtres vivants.
Pour ces activistes, la protection des animaux est intrinsèquement liée à la santé publique et à la préservation de notre environnement.