Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : Douce Namwezi relève des petites victoires autour du sujet qui reste « tabou » !

Journée mondiale de l’hygiène menstruelle

« Le tabou autour de l’hygiène menstruelle est toujours là, le changement n’arrivera pas automatiquement, ça va prendre du temps pour que nos communautés comprennent que c’est une question qui nécessite la participation de tout le monde. C’est en tout cas ce que dit Douce  Namwezi, Directrice de « Uwezo Afrika Initiative », une organisation congolaise avec plusieurs volets dont celui de la Santé de la Reproduction.

Propos tenus à l’occasion de la journée mondiale de l’Hygiène menstruelle, célébrée le 28 Mai de chaque année. Cette année le thème est : « adapter le monde aux règles ».

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Pour Douce Namwezi, cette journée rappelle aux communautés de faire de l’hygiène menstruelle un sujet normal parce que sans menstruation, il n’y a pas de vie. Une journée qui vise à briser les tabous autour de ce sujet qui est source des maladies et infections à cause du manque d’informations suffisantes sur celle-ci.

Ce tabou autour de l’hygiène menstruelle dans la société, poursuit-elle, fait que ce droit des femmes reste toujours ignoré bien qu’il soit parmi les droits fondamentaux de la femme.

En parler, éduquer, aiderait les femmes et les filles à pouvoir gérer, de façon hygiénique, cette période naturelle de leur vie, insiste Douce Namwezi.

« Entre-temps, il y a quand même des petites victoires qui sont notées puisque je vois juste la façon dont les médias s’intéressent à cette question alors que ce n’était pas le cas il y a 5 ans…et même la façon dont les écoles commencent à en parler car on a institué des clubs dans des écoles pour avoir des groupes des discussions entre les filles et là nous trouvons beaucoup plus des filles qui se sentent épanouies et qui n’ont pas peur lorsque cette période arrive car elles sont informées quant à ce.  On voit des hommes qui se disent se sentir prêt de pouvoir en parler à leurs filles et pourtant avant c’était considéré uniquement comme une histoire des mères. La lutte demeure pour avoir une grande efficacité du changement », explique Douce Namwezi, sur les avancées déjà faites dans ce combat d’éducation et de sensibilisation.

Accéder à l’eau pour une bonne hygiène menstruelle !

La ville de Bukavu et le Sud-Kivu en général manquent cruellement d’eau propre. Des entités passent des mois entiers sans accéder à l’eau pour les besoins des ménages et surtout des femmes. Les toilettes publiques n’existent pas et les lieux comme les écoles et les églises n’ont que des toilettes mixtes et généralement sans eau.

Douce Namwezi rappelle que cette carence en eau potable joue énormément sur l’hygiène menstruelle.

Pour cette militante des droits des femmes, la politique de la santé ne se limite pas seulement à donner des serviettes hygiéniques aux femmes mais elle inclut aussi la gestion des dispositifs tels que l’eau.

Elle appelle à pousser les décideurs pour qu’ils s’impliquent à fournir de l’eau aux communautés et spécialement aux filles et femmes afin de leur épargner des maladies hydriques comme les infections.

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« Le monde entier devrait se mobiliser pour normaliser les conversations autour des règles et autour des menstruations, que les règles ne devraient pas s’adapter au monde mais que le monde devrait s’adapter aux règles dans le sens qu’on doit analyser au niveau local, national et international quelles sont les politiques que nous mettons en place pour gérer cette situation des femmes. Avoir des banques de kits hygiéniques dans les écoles, dans les milieux de travail et qui doivent être très accessibles à toutes », recommande-t-elle.

Comme rappel, cette journée mondiale de l’hygiène menstruelle a comme objectif de sensibiliser la communauté internationale sur l’importance d’une éducation sur l’hygiène menstruelle et de favoriser un accès aux protections. Elle a été mise sur pied afin de reconnaître le droit de tout individu de gérer ses règles de façon hygiénique et d’inciter la population à discuter des défis auxquels les femmes, les filles et toute personne ayant un cycle menstruel font face.

Vinciane Ntabala

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