La Société Civile Environnementale et Agro-Rurale du Congo (SOCEARUCO-Sud Kivu) exprime son profond désaveu face à une correspondance portant plainte contre un hippopotame, dans le village de Simbi, situé dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Cette plainte, qui sollicite l’abattage de cet hippopotame, soulève de vives préoccupations au regard de la législation congolaise en matière de conservation de la faune sauvage.
En effet, explique la Société Civile Environnementale, la loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature interdit formellement l’abattage des espèces protégées, comme l’hippopotame, dans le pays.
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La Société Civile Environnementale rappelle que toute action qui mène à la capture, au meurtre, ou à la détention d’un spécimen d’espèce protégée est passible de sanctions pénales sévères, telles que stipulées dans l’article 78 de la loi précitée.
En conséquence, l’abattage de l’hippopotame en question serait une violation flagrante de cette législation et un mauvais précédent pour la conservation de la faune.
La situation à Simbi, bien qu’inquiétante en raison des dégâts causés par cet hippopotame aux cultures et des risques pour la sécurité de la population, nécessite une approche conforme aux principes de gestion durable de la faune.
La SOCEARUCO-Sud-Kivu se montre favorable à l’application de méthodes de refoulement respectueuses des normes de conservation de la nature. Ces méthodes, reconnues par la loi, permettent de garantir la sécurité des habitants sans porter atteinte à l’équilibre écologique ni à la survie de l’espèce.
La responsabilité de la gestion de ces situations incombe à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), qui doit, selon la Société Civile Environnementale, diligenter une mission de refoulement d’urgence, et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer à la fois la protection de la population et la préservation de l’hippopotame dans son habitat naturel.
La SOCEARUCO-Sud-Kivu lance enfin un appel solennel aux autorités compétentes, notamment l’ICCN, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, ainsi qu’aux autres instances locales de la région de Fizi, pour qu’elles prennent des mesures urgentes et appropriées. Il s’agit de garantir la sécurité des habitants du village de Simbi tout en veillant à la préservation de la faune sauvage, conformément aux engagements internationaux et à la législation nationale en matière de conservation de la nature.
Ségolène Iranga, Stagiaire Université Catholique de Bukavu (UCB)