Du mercredi 11 au jeudi 12 décembre 2024, dans la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu, Enabel, en collaboration avec la Division du Genre, organise une séance de formation portant sur la problématique de l’autonomisation des femmes rurales dans le secteur agricole. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique, et fait partie du programme « Agriculture familiale et entrepreneuriat agricole et rural » conduit par Enabel dans la province du Sud-Kivu.
L’atelier, qui s’étend sur deux jours, a pour objectif principal d’échanger avec les différents acteurs sur les bonnes pratiques en matière d’autonomisation des femmes dans le secteur agricole, en vue d’une possible capitalisation et mise à l’échelle. En plus des échanges, des stratégies visant à promouvoir l’autonomisation des femmes dans ce domaine ont été explorées.
Enabel a souligné que bien que les femmes représentent environ 70 % de la main-d’œuvre agricole dans de nombreux pays, elles continuent de faire face à des défis considérables.
Ces obstacles incluent un accès limité à la terre, au crédit, aux ressources et à l’éducation. L’une des priorités d’Enabel est de veiller à l’intégration des femmes dans tous les processus agricoles, notamment en facilitant leur accès aux intrants et aux crédits, tout en œuvrant pour que leur travail soit reconnu et valorisé.
Selon Madame Jacqueline Ngengele, facilitatrice de l’activité, et Cheffe de Division Provinciale du Genre, Femme, Famille et Enfant au Sud-Kivu, les hommes doivent accompagner les femmes dans cette lutte pour leur autonomisation.
Elle affirme que l’autonomie des femmes contribue significativement au développement économique, politique et social.
« Quand l’autonomisation des femmes n’est pas prise en compte, cela bloque tout. Il est difficile pour elles d’accéder à des postes de prise de décision. Les hommes doivent céder davantage de place et soutenir les femmes dans leur parcours », a-t-elle expliqué.
Madame Ngengele a également pointé les coutumes rétrogrades et les éducations genrées comme des freins majeurs.
« Certaines femmes, en raison de l’éducation familiale, pensent que ce que fait un homme ne peut pas être fait par une femme. Ce type de croyance doit être aboli », a-t-elle déclaré.
Elle a invité les femmes à se libérer de ces stéréotypes et à réaliser qu’elles possèdent les mêmes capacités que les hommes.
Pour parvenir à une autonomisation effective, l’atelier a appelé les autorités congolaises à faciliter l’accès des femmes aux crédits agricoles et aux terres. L’objectif est de permettre aux femmes œuvrant dans l’agriculture de contribuer pleinement au développement de leurs communautés et de la province.
L’activité, qui réunit des représentants de la Société civile, des défenseurs des droits des femmes et des acteurs du secteur agricole, se déroule à l’hôtel Elizabeth, situé dans la commune d’Ibanda, à Bukavu.