ATA-RDC : la Présidence palpe du doigt les avancées significatives réalisées par la brigade des jeunes de AALI-IITA dans l’agriculture

ATA - RDC
La délégation de la Présidence devant le bureau administratif de AALI

Une délégation de la Présidence de la République séjourne au Sud-Kivu notamment pour palper du doigt les avancées dans la mise en œuvre de l’Agenda de Transformation Agricole en République Démocratique du Congo (ATA-RDC).

Ce mardi 19 septembre 2023, cette délégation conduite par le conseiller spécial du Président de la République en charge des questions religieuses et culturelles, Abbé Théo Tshilumba et accompagné du chargé des missions du Président de la République, Pacifique Kahasha a visité, sur la station de Kalambo, quelques réalisations de la brigade de jeunes encadrés par l’Institut Africain de Leadership Agricole (AALI) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA).

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Sur place, les proches du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi ont vu de leurs propres yeux plusieurs activités déjà menées par cette brigade notamment dans la multiplication des semences améliorées à travers les quatre chaînes de valeur de l’ATA-RDC.

C’est entre autres, la multiplication des semences du Soja, des haricots, du Maïs, le manioc et le riz.

Un travail vivement salué par la délégation de la Présidence qui s’est dit flattée par les réalisations significatives que AALI-IITA accomplies à travers la brigade des jeunes dans la réussite de ce programme initié par le Chef de l’Etat.

Revenant sur la motivation ayant amené le Président de la République à mettre en place e ce programme, Pacifique Kahasha s’est dit confiant qu’à l’allure où vont les choses et grâce au travail fait par AALI-IITA, le pays connaîtra une autonomisation en semences.

Des semences qui selon lui seront disséminées aux agriculteurs locaux pour en production en masse des produits agricoles afin de réduire sensiblement la dépendance extérieure.

« D’abord c’est la énième fois que je viens ici à Kalambo dans le cadre du PLD-145 territoires dans son volet agriculture qui se décline dans l’ATA-RDC. L’objectif est de libérer le potentiel agricole de la RDC. On parle souvent du Congo comme pays immensément riche, des millions d’hectares des terres arables, du climat, de la pluviométrie mais jusqu’aujourd’hui nous importons tout ce que nous consommons. L’ambition du Chef de l’Etat est que le sol prenne sa revanche sur le sous-sol. Pour ce faire, il a initié ce programme ATA avec un objectif d’inverser la tendance de sorte que notre économie ne se repose plus seulement sur l’industrie extractive minière mais que l’agriculture devienne un des piliers majeurs. Le Sud-Kivu se trouve être le siège de IITA et AALI qui sont les deux institutions sur lesquelles la République a décidé de s’appuyer pour mettre en œuvre ce programme. On a identifié des besoins d’autonomisation en semences et aujourd’hui nous avons un programme qui est effectif, produisant des semences, peut-être pas encore suffisantes pour couvrir tout le besoin mais nous sommes sûr que c’est déjà un début. Nous sommes très sûrs que d’ici 3 ans, toutes les filières que nous avons décidé d’autonomiser en semences les seront. Et nous aurons  ainsi à produire des semences dont nous avons besoin », a soutenu le chef des missions du Président de la République.

« Utiliser la jeunesse pour une révolution agricole »

Toujours dans le cadre du travail que mène la brigade des jeunes encadrés par AALI-IITA, Pacifique Kahasha a réaffirmé la volonté et la détermination du Président de la République à mettre l’homme (jeunesse) au centre de l’action pour garantir au pays des ressources qualifiées pour pouvoir porter l’agriculture en RDC.

« En dehors de la question liée aux semences, nous avions un autre facteur clé qui est l’humain. Je ne cesse de le dire depuis que je suis dans ces missions d’évaluation du PLD-145 territoires, que le Chef de l’Etat met l’homme au centre de son action et plus particulièrement la jeunesse. Ici dans le cadre de l’ATA-RDC, un des déficits que nous avions rencontré est qu’il n’existait pas une organisation qui pouvait garantir au pays des ressources qualifiées pour pouvoir porter la mise en œuvre de l’agriculture. Nous avons donc retenu la mise en place des brigades des jeunes et des moniteurs et inspecteurs agricoles. L’ambition est de disposer d’ici 2028 au moins 10 moniteurs et 10 inspecteurs agricoles par territoire. Ce qui nous fait 1.500 moniteurs et 150 inspecteurs agricoles pour toute la République. Leur rôle est de conseiller les Gouverneurs et les administrateurs des territoires mais aussi accompagner les agriculteurs dans leurs champs. Ils doivent partager et vulgariser les bonnes pratiques. Aujourd’hui que  AALI a matérialisé cette idée à travers la formation de la brigade des jeunes et nous avons fois que ce projet va vivre et vivra longtemps et va transformer ce pays », dit-il, confiant.

« L’agriculture comme business pour produire de l’emploi et de l’argent pour le pays »

De son côté, le Docteur Nteranya Sanginga, Président de AALI réaffirmé la détermination de son institution à matérialiser sans faille la vision du Président de la République qui prône la revanche du sol sur le sous-sol.

Très confiant de l’expertise de AALI dans le domaine de l’agriculture, le Dr Sanginga a rassuré que d’ici 5 ans, la RDC va renverser la tendance en réduisant le taux d’importation et de dépendance aux produits extérieurs. Allusion faite aux réalisations de la brigade des jeunes qui n’est qu’à sa période embryonnaire.

« Cette brigade date tout simplement de trois mois. Pour le moment, les provinces concernées sont à trois. Cette brigade c’est l’avenir. L’agriculture n’est pas une action sociale. L’agriculture est devenue du business et ça doit produire de l’emploi et de l’argent pour ce pays. En trois mois, ces jeunes sont parvenus à créer une société d’agribusiness. Tout cela, c’est à cause des efforts et la vision du Chef de l’Etat qui croit que l’agriculture doit prendre une revanche sur les minerais. Ce pays est déficitaire sur le plan alimentaire d’à peu près 6,6 millions de tonnes des nourritures. Ça signifie que plus de 30% de notre population ne mange pas à sa faim. Il faudrait d’abord combler ce vide. Et nous pensons qu’avec nos projections, dans trois ans nous pouvons produire ces 6,6 millions de tonnes des nourritures tout simplement sur 4 chaînes de valeurs. Il s’agit du manioc, les haricots, le maïs, le riz et puis le poisson et le soja. Si cela est fait nous pouvons penser maintenant à réduire le coût d’importation. Nous importons ce que nous produisons ici et parfois nous mangeons ce que nous ne produisons même pas. Si vous prenez 3 milliards dépensés par année, vous créez des richesses en Thaïlande parce le riz que nous importons est produit par des jeunes Thaïlandais. Cet argent vous pourriez l’investir ici chez nous et créer de l’emploi pour les jeunes d’ici chez nous », a fait observer le Dr Sanginga.

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Il a souligné que le modèle introduit par AALI a été exécuté au Nigeria et dans 5 ans, le taux d’importation des produits alimentaires été réduit à plus de 60%.

Confiant de la volonté politique exprimée par le Président de la République, le Dr Sanginga a rassuré qu’avec le plan développé par AALI, les résultats seront escomptés.

« On peut dire que c’est de la théorie, mais non, en 2011 et 2012, le Nigeria était dans la même situation et le programme que nous sommes en train d’établir aujourd’hui a été testé au Nigeria et en 5 ans ils ont réduit le taux d’importation à 60%. Nous pensons que nous devons aussi le faire. Nous avons un plan qui s’étale sur 5 ans et je suis persuadé qu’avec l’énergie que nous avons ici, le plan que nous avons et la volonté que nous avons, nous allons arriver à faire ce que le Nigeria a fait en réduisant le taux d’importation de nourriture 60 à 70%. D’ailleurs on fera mieux car ici nous avons des terres alors qu’au Nigeria il n’y avait pas des terres. Avec la volonté politique qu’il y a nous allons y arriver. Moi j’ai 70 ans aujourd’hui, et quand je vous parle comme ça, c’est que j’ai trop vu. Je pense que nous avons un chef d’Etat qui croit et qui a la volonté de nous amener à ce genre des résultats », a soutenu le président de AALI.

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Il sied de rappeler que Le programme « Agenda de la Transformation Agricole » ATA-RDC est une initiative du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, mis en œuvre par le Ministère de l’Agriculture avec l’assistance technique de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et l’Institut Africain de Leadership Agricole (AALI) (ou African Agricultural Leadership Institute en anglais).

Pour la 1ére Phase 2022-2023, l’appui technique se focalise sur la concentration des chaines de valeur agricole où la RDC a un avantage comparatif tel que le manioc, le maïs, le soja, le haricot et la banane plantain.

Le programme se concentre aussi sur la promotion de l’agriculture en tant qu’entreprise et business et sur la relance et le développement de la filière semencière par l’INERA et l’IITA pour les semences de base, et le développement des partenariats stratégiques pour stimuler les investissements axés sur le marché.

Pour AALI-IITA, l’agriculture entant que socle du développement de la RDC, dans le cadre du programme ATA-RDC, un accent sera mis sur la promotion de l’agribusiness auprès des femmes et des jeunes congolais.

« Le secteur agricole ne sera plus un secteur par défaut mais plutôt un secteur de choix », jurent AALI-IITA.

Bertin Bulonza

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