Drame de Bushushu et Nyamukubi : que dit une recherche des scientifiques de l’UOB et du CRSN Lwiro?

Bushushu - Nyamukubi - recherche
Des centaines de maisons ont été emportées par les eaux à Kalehe. Ph. Achiza Katera

Présentation des résultats de recherche sur l’événement majeur déclencheur des glissements de terrain et des crues éclairs le 4 mai dernier dans les villages de Bushushu et de Nyamukubi en territoire de Kalehe au Sud-Kivu.




Une recherche du Consortium Université Officielle de Bukavu (UOB) – Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro (CRSN-LWIRO) à travers leurs Unités de Recherche Centre d’Informations et de Recherche sur les Risques d’origine Naturelle (CIRRINa-UOB) et Département de Géophysique (CRSN-LWIRO), présentée à Bukavu ce mercredi 2 Août 2023 dans un atelier.

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Ces chercheurs expliquent que l’objectif était d’évaluer la catastrophe d’une manière scientifique pour le besoin de la recherche mais aussi pour besoin de la communauté.

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Le déclenchement a eu lieu après plusieurs jours des pluies intenses. Le jour précédent le déclenchement était plus pluvieux, selon les données de précipitations pour chaque heure.

Le facteur humain lié à la déforestation et autres utilisations des terres (pratiques culturales, pâturages,…) sont les facteurs de prédisposition les plus majeurs. Pour les chercheurs, la pression humaine sur les terres doit être régulée.




« Nous nous sommes focalisés sur trois grands aspects qui est de comprendre ce qui a été le facteur pré-événement, pendant l’événement et après évènement et là on parle de la gestion actuelle de la catastrophe. Et là on a proposé une carte de risques qui montre bien que juste pour la région de Bushuhu et Nyamukubi nous nous situons dans le zone des risques élevés de 65% du territoire mais les études doivent être approfondies dans d’autres régions du territoire de Kalehe », explique Jean-Claude Maki Mateso, Chercheur dans le Département de Géophysique au CRSN Lwiro.




Pour ce chercheur, le changement climatique ne doit pas être le seul à être pointé du doigt. Il propose que l’homme s’implique car il est à la base de la destruction de la nature.

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crsn - uob
Des participants à l’atelier de présentation de la recherche sur Bushushu et Nyamukubi

« En terme de prévention, c’est une question de l’autorité car on accuse souvent le problème de changement climatique, mais on ne voit pas trop l’implication de l’homme, lui qui est à la base de la déforestation pour ses besoins de charbons, de braise, de construction,…. Là, il faudrait qu’il y est cette réflexion pour voir quelles sont les zones qu’on doit définir et bannir, soit pour les cultures ou bien changer les types de cultures qui sont adaptées réellement aux milieu montagneux », insiste-t-il.




Le Professeur Balezi Zihalirwa, Doyen de la Faculté des Sciences de l’Université Officielle de Bukavu qui a présenté la situation de la dynamique du couvert végétal dans la zone de Kalehe où la catastrophe s’est produite au mois de mai, reconnait que l’idée de planter des arbres sur ces sites est bonne. Il suggère tout de même un choix minutieux pour dénicher des bonnes espèces.




 « J’ai essayé de présenter la dynamique de couvert végétal dans la zone de Kalehe sur les catastrophes survenues au mois de mai et j’ai étalé mon étude sur une période allant de 1990 à 2020 et là on a trouvé qu’il y avait une forte destruction de la végétation naturelle au détriment des champs, pâturages ainsi qu’à la plantation des arbres et des arboretums. Pour ce qui est de ces plantations des arbres, c’est une bonne idée puisque la population a pris conscience de la destruction de la forêt naturelle mais le grand problème c’est le choix des espèces qui sont utilisées dans ce reboisement. Ils utilisent beaucoup les eucalyptus, le grévillier, alors que c’est pour seulement l’intérêt économique. Pour l’intérêt écologique, ces espèces n’ont pas d’impact direct sur la restauration des écosystèmes naturels».




Il suggère par ailleurs qu’on caractérise tout ce qui est comme bassin versant dans le milieu et à partir de là on choisira les espèces qui seront utilisées en commençant par les herbes fixatrices et les arbres. Objectif : voir comment restaurer l’écosystème dans différents milieux de la zone d’étude.

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Plusieurs intervenants avec des différents sous-points se basant toujours sur la situation de Bushushu et Nyamukubi ont exposé devant différents invités dont des autorités de la ville et de la province.

Vinciane Ntabala

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