Kabare : des familles sans abri après l’apparition de profondes fissures au village Buhozi

glissement de terrain dans e village Buhozi en province du Sud-kivu

À Buhozi, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu), des dizaines de familles vivent désormais sans abri, contraintes de fuir leurs maisons fragilisées par de mystérieuses fissures dans le sol. Le phénomène, apparu il y a plus d’un an, continue de s’étendre, suscitant peur et désarroi au sein de la population locale.

Selon Bahati Ndagano, chef de l’entité, les failles ne cessent de progresser, entraînant des pertes matérielles importantes, la destruction de maisons et de champs. Plusieurs familles vivent désormais sous des bâches ou dans des conditions précaires, sans aucune assistance officielle.

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L’origine de ces fissures reste inconnue, faute d’étude géologique sérieuse ou de communication claire des autorités. Cette absence d’explication nourrit les inquiétudes et alimente les rumeurs.

« C’est pour ça que j’ai quitté le milieu », déclare M. Bahati Ndagano, exprimant son désarroi face à une situation qu’il juge incomprise et négligée.

Les habitants parlent d’une « guerre silencieuse » : une catastrophe lente, invisible, mais implacable, qui bouleverse leur quotidien.

« Nous avons perdu des ménages et des champs », témoigne un villageois, submergé par l’angoisse et l’incertitude.

Face à l’indifférence des autorités provinciales et nationales, la communauté tente de s’organiser tant bien que mal. Des comités de vigilance se sont formés et des églises offrent un soutien psychologique minimal. Mais les moyens sont insuffisants pour répondre aux besoins des sinistrés.

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« Les déplacés dorment sous des bâches, c’est une autre guerre ignorée », confie un habitant, insistant sur le caractère dramatique et silencieux de cette crise.

Jusqu’à présent, aucune intervention d’envergure n’a été enregistrée. Pourtant, les habitants de Buhozi vivent dans la peur constante que le sol se fissure davantage, menaçant à tout moment ce qui leur reste.

Article produit dans le cadre du projet Habari za Mahali, du consortium RATECO et REMEL, avec le soutien de Media4Dialogue de La Benevolencija.

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