Grâce au Projet Intégré de Croissance Agricole dans les Grands-Lacs (PICAGL), des centaines de hectares des périmètres rizicoles seront aménagés au Sud-Kivu. Au total 792 ha seront aménagés par la technique Smart Valley introduite par « Ricolto » sur 13 sites dans toute la zone d’intervention du PICAGL.
Il s’agit de la plaine de la Ruzizi avec 7 sites, Fizi 3 sites, Walungu 3 sites et Kabare avec 1 site qui est la vallée de Sisi.
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Ce jeudi 23 novembre 2023, « Ricolto » a lancé officiellement sur le site de Kakamba, dans la plaine de la Ruzizi, ces travaux d’aménagement communautaire sur base de l’approche Smart Valley, qui selon l’organisation, vise à impliquer et faire participer les cultivateurs du riz (riziculteurs) à toutes les étapes de production.
Répondre au besoin d’accès et de gestion de l’eau dans les périmètres rizicoles
Une approche déjà expérimentée en Afrique de l’ouest par Africa Rise selon le Coordonnateur national du programme riz pour Rikolto, qui espère qu’avec Smart Valley, les riziculteurs auront désormais la facilité d’accès et de gestion de l’eau dans leurs champs.
« L’un des grands défis rencontrés par les agriculteurs était l’accès et la gestion de l’eau. Souvent c’est l’inondation parce que les canaux ne sont pas fonctionnels, et de fois c’est la carence parce que l’eau fuit par ci par là. Ce problème ne permettait pas aux producteurs de pouvoir atteindre le rendement voulu. Nous sommes dans le système de la riziculture irriguée, qui est totalement dépendant de l’eau. Sans eau, on ne peut pas espérer un rendement pour une culture irriguée. Nous avons commencé les pourparlers avec la Banque Mondiale pour que nous puissions pallier ce problème, heureusement nous avons obtenu l’avis de non objection pour que nous puissions effectuer ces aménagements à échelle communautaire. Nous avons recouru à l’approche utilisée par Africa Rise et qui a été développée beaucoup plus dans l’Afrique de l’ouest. C’est l’approche Smart Valley, qui implique les riziculteurs eux-mêmes », explique Augustin Rushunda, Coordonnateur national du Programme Riz pour « Ricolto en République Démocratique du Congo.
Cette approche veut que les agriculteurs participent directement à toutes les étapes de son utilisation.
« Elle est moins coûteuse que les aménagements classiques qui obligent beaucoup d’efforts. Ici c’est l’implication et l’utilisation de l’approche par les agriculteurs eux-mêmes, formés et encadrés par des techniciens », a-t-il poursuivi.
Pour lui, avec les 792 ha à aménagés sur les 2000ha irrigables dans la zone du PICAGL, le problème d’accès et de gestion de l’eau dans les périmètres rizicoles sera tant soit peu maîtrisé avec un impact sur le rendement dans la production du riz au Sud-Kivu.
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« Avec les moyens disponibles nous accordés par la Banque Mondiale à travers PICAGL, nous serons à mesure d’aménager 792 ha, répartis sur les différents sites à aménager. Donc le besoin est énorme mais espérons qu’avec les 792 ha, nous allons répondre tant soit peu à ce besoin d’accès et de gestion de l’eau dans les périmètres rizicoles ici au Sud-Kivu » a soutenu Augustin Rushunda.
Procédant au lancement officiel des travaux, l’Administrateur assistant du territoire d’Uvira a salué le choix porté sur son entité par ce projet qui au-delà du secteur rizicole, a déjà introduit plusieurs autres innovations et techniques culturales dans son territoire.
Kitano Kibonge Deki, s’est dit confiant que les objectifs tels que poursuivis par PICAGL soient bel et bien atteints dans son entité notamment avec la croissance du rendement agricole.
« Je suis heureux d’être ici ce jour pour lancer ces travaux d’aménagement hydro-agricole à échelle communautaire dans notre territoire. Auparavant ici on produisait 2 tonnes de riz par ha, mais avec cette technologie amenée par Rikolto grâce au PICAGL, on ira dans les 5 à 6 tonnes de riz. Ceci va accroître la superficie cultivable en cultivant 600ha sur ce site. C’est une première ici chez nous et nous pensons en tant que administration du territoire que ça va apporter une solution », s’est réjoui l’ATA d’Uvira.
Satisfaction des riziculteurs
Celui-ci a promis l’accompagnement des services techniques étatiques du territoire, pour que les agriculteurs appuyés par le PICAGL contribuent réellement à la baisse de la dépendance extérieure dont est victime la province en produits agricoles.
Même sentiments de soulagement du côté des riziculteurs qui, à travers le comité de gestion du site institué, ont loué les efforts du projet pour aider les riziculteurs à accroître leur productivité en apportant une solution au problème d’accès et de gestion de l’eau dans les périmètres rizicoles. Une situation qui, selon ce comité, va aider à inverser la tendance importatrice des produits agricoles.
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« La riziculture telle que nous l’avons menée était trop dépendante des facteurs climatiques. Le problème de changement climatique n’a pas rendu la tâche facile aux riziculteurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous pouvez voir que le Congo est en train d’aller chercher le riz à l’étranger. Nous pensons qu’à travers ce projet qui va nous permettre de réaliser ces aménagements communautaires, nous pouvons arriver à répondre aux besoins alimentaires en riz localement. Ça va sûrement avoir de l’impact dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des producteurs également », a soutenu le Président du comité regroupant les riziculteurs de la Plaine de la Ruzizi.